MAGIC MIKE : DERNIÈRE DANSE

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Les tablettes de chocolat sont de retour. Pour la 3e fois, Channing Tatum se prête au jeu des spectacles de stip-tease voués à donner des chaleurs à ces dames (et pas que). Sauf que le Mike tellement «Magic » du titre est rangé de voitures. Il est barman pour une soirée. Mais quand une riche épouse jouée par Salma Hayek lui propose 6 000 dollars pour une dernière danse privée, il ne dit pas non (qui dirait non, surtout pour Salma Hayek !) ? Et puis, la belle femme aux origines latines l’embarque dans ses valises direction… Londres ! 

Mike se retrouve ainsi comme l’ours Paddington, loin de sa patrie à découvrir le charme so british. Et ce n’est qu'une fois sur place qu’il découvre le vrai but de son voyage : dépoussiérer une vieille pièce de théâtre ennuyeuse pour en faire un spectacle de strip-tease. Oui, des gogos à la place de Shakespeare. L’Angleterre avait déjà eu droit à ses strip-teaseurs dans le passé mais c’était les Full Monty et les canons de beauté (ainsi que la portée sociale) n’étaient pas les mêmes. Magic Mike : Dernière Danse est en réalité un mix entre les comédies romantiques traditionnelles (vous la sentez la tension sexuelle entre Tatum et Hayek ?) et le film d’accomplissement d’un projet improbable à la Billy Elliot saupoudré des comédies musicales d’antan façon Un Américain à Paris, laissant le spectacle se dérouler dans le dernier acte.  

Quel plaisir de voir Salma Hayek continuer d’avoir de temps en temps des rôles dans des gros films : Les Éternels, House of Gucci et maintenant ce Magic Mike : Dernière Danse du grand Steven Soderbergh. Elle lutte pour que les actrices ne se retrouvent pas au ban d’Hollywood passé l’âge de 50 ans. Et force est de constater qu’à 56 ans, elle s’en sort plutôt bien. Surtout qu’ici elle joue un rôle de femme sexy et pleines d’envies, ce qui ne laisse pas indifférent Chaning Tatum (mais encore une fois, qui resterait de marbre devant elle ?). À Hollywood de donner l’exemple maintenant.  

Dans le même genre, vous pouvez découvrir les premiers Magic Mike ou Sacrées Momies, puisque dans ce film d’animation, ce sont ce coup-ci des momies qui se perdent dans Londres. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MAGIC MIKE (Le premier volet de ce qui est désormais une trilogie.) ou encore GENTLE (Autre film sur le corps musclé, dans un genre différent puisqu'ici il est question de concours de bodybuilding.).

La carrière du réalisateur de Magic Mike : Dernière Danse, Steven Soderbergh, n’en finit plus d’étonner. Longtemps vu comme inclassable, et alors qu’il avait obtenu la Palme d’Or pour son premier film Sexe, Mensonge et Vidéo, il se dégage en fait plusieurs catégories de films dans son parcours. Déjà, ce n’est pas la première fois qu’il fait une trilogie, puisqu’il était déjà le réalisateur des 3 Ocean’s : Eleven, Twelve et Thirteen. S’il n’est officiellement que le monteur et le directeur de la photographie du second Magic Mike, réalisé par Gregory Jacobs, il est de notoriété publique que c’est son film. Soderbergh adore expérimenter, parfois sur ses plus gros projets : Ocean’s Thirteen était une sorte d’immense exercice de montage. Avec The Good German, entouré de star comme Cate Blanchett et George Clooney, il fait un film d’espionnage esthétique en noir et blanc. Et avec ses deux films sur le Che, interprété par Benicio Del Toro, il fait un des premiers films tournés en numérique avec une caméra RED (devenue une référence dans le milieu du cinéma). 

Toute sa filmographie récente use des essais en numérique. High Flying Bird, The Laundromat et Paranoïa sont entièrement tournés à l’IPhone. Il est son propre chef opérateur sur de nombreux projets comme dans Effets Secondaires (déjà avec Channing Tatum). C’est aussi un cinéaste de films moins connus ou avec des ambitions plus risquées : un remake de Solaris avec George Clooney, Schizopolis, un projet où il se met lui-même en scène avec son ex-femme ou encore Kafka, un de ses premiers films qui mélange la vie de l’auteur avec l’univers de ses romans. Il avait aussi fait le très beau et troublant Girlfriend Experience avec l’ex-pornstar Sasha Grey.  

La thématique d’un spectacle de striptease monté sur une scène londonienne dans ce Magic Mike pourrait étonner au vu de sa filmographie. Pourtant, des films qui jouent avec de ce décalage entre un monde bien propre et ceux qui sont considérés comme des beaufs n’est pas nouveau. Dans Logan Lucky, il donnait la possibilité à des bras cassés du fin fond des États-Unis de faire un braquage. Dans Ma vie avec Liberace, il racontait avec tendresse la vie de ce pianiste ringard mais génial qui plaisait à l’Amérique conservatrice sans rien savoir de l’homosexualité de leur héraut. Il y a surtout Erin Brockovich, où Julia Roberts joue une femme au chômage parvenant à se dresser contre une grosse entreprise polluant l’eau potable en Californie. Qu'elles soient inspirées de faits réels ou fictionnels, ces histoires redorent le blason des ploucs, des laissés pour compte, de celles et ceux qui sont regardés de haut. 

Ultime volet d'un de nos strip-teaseuse préféré, Soderbergh signe également sont retour derrière la caméra, et ce n'est pas pour nous déplaire.L'histoire est simple : Mike accepte une danse pour sa patronne d'un soir puis se voir offrir l'opportunité ...

Ce dernier volet m'apparaît comme le meilleur de la trilogie. Il faudrait que je me refasse les deux autres opus pour voir si mes goûts n'auraient pas changé ?En tous cas ce scénario ici est chouette, diffère, il me semble, des autres films, et parle d'autres choses. ...

Voilà une franchise essentiellement réputée pour être une comédie, si effectivement, l’humour est présent, beaucoup ne savent pas qu’il y a un vrai fond dramatique à ce récit, un aspect peut-être d’autant plus présent ici, ou en tout cas, une profondeur non négligeable ...