LES RASCALS

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L’imagerie associée aux années 1980 est souvent celle d’une fantaisie insouciante illustrée par des tenues fluos et un disco festif. Les Rascals, situé dans le Paris de 1984, porte un regard différent sur la période. Ce récit fait revivre une page sombre de l’histoire récente : la montée en puissance de groupes de skins racistes. 

Les protagonistes de ce film appartiennent à une bande de banlieusards issus de l’immigration ou d’origine antillaise qui vont s’affronter à de jeunes fachos belliqueux. « J’avais envie d’aller vers un cinéma typique des années 80, un cinéma populaire qui, en même temps, déroulait un propos sur la société », commente le réalisateur Jimmy Laporal-Trésor. 

Les Rascals brosse le portrait d’une jeunesse aux perspectives incertaines et reconstitue le climat socio-politique de ces années qui ont vu l’essor de groupes d’extrême droite violents et haineux. « Ce que le film montre, dit son metteur en scène, c’est qu’il y a des personnes qui manipulent les frustrations et les colères et les transforment en armes politiques. C’est le vrai danger. »  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THIS IS ENGLAND (Une bande de skinheads dans les années 80 en Angleterre) ou encore LES SEIGNEURS (Le quotidien d'une bande de jeunes du Bronx dans les années 60. Castagne et rock and roll).

Le réalisateur Jimmy Laporal-Trésor tenait à asseoir son scénario sur une toile de fond solidement documentée. Pour ce faire, il a procédé à de longues recherches avec ses coscénaristes. Les ouvrages sur les mouvements de bandes des années 80 sont peu nombreux et quelques documentaires ont été réalisés après-coup. Ils ont donc exploré les faits divers de l’époque et recueilli les témoignages de personnes qui ont vécu cette période. Leurs recherches leur ont notamment permis de constater que l’extrême droite n’est pas un tout monolithique : « En réalité, c’est une nébuleuse de plusieurs petits partis plus ou moins radicaux, plus ou moins nationalistes, plus ou moins révolutionnaires, explique le réalisateur. En fonction du groupe, l’activisme est plus ou moins organisé, structuré ou violent. » 

Des livres de photos, comme celui de Gilles Elie Cohen, « Vikings et Panthers », et celui de Yann Morvan, « Gangs Story », ont fourni des informations sur le look des gangs. Des clichés de Philippe Chancel réunis pour son ouvrage « Rebels » ouvrent d’ailleurs le générique. Pour composer l’ambiance visuelle oppressante de son film et retrouver le climat de l’époque évoquée, Jimmy Laporal-Trésor avait en tête deux longs métrages des années 1980. Il a pensé d’une part à Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…, pour la lumière froide de cette réalisation allemande. Tchao Pantin de Claude Berri a été une autre référence importance, pour son image d’un Paris « assez crade ». 

Dans le rôle de Rudy, Jimmy Laporal-Trésor dirige à nouveau Jonathan Feltre, qui campait un jeune antillais de 1986 dans son court métrage Soldat noir. « La représentation est une problématique importante pour moi”, explique le réalisateur, “notamment la représentation de l’homme noir dans le cinéma. En France, il est souvent utilisé de manière stéréotypée, dans des rôles très secondaires. » Le cinéaste regrette que les personnages Antillais soient généralement là pour apporter de la bonne humeur, pour divertir. « Un Antillais dans un rôle sérieux ? De mémoire, je n’ai vu cela que dans le Rue Cases-Nègres d’Euzhan Palcy. », ajoute-t-il.  

L’histoire, comme la mémoire, est cyclique : après un long purgatoire dédaigneux, les années 80 ont enfin droit à la lumière, et n’ont jamais été aussi vivaces dans la nostalgie contemporaine, notamment dans l’exploration sous forme de série ou de film des débuts ...

La lecture de certains commentaires m'a poussé à faire cette critique. Certains n'ont vu le film qu'à travers le reflet de leurs angoisses et pas réellement le film en soi. "Les Rascals" propose une plongée dans l'univers du phénomène de bandes ...

Radical. L'incarnation d'un évènement historique aussi perturbant et douloureux que celui-ci demandait un traitement radical. Nous (les spectateurs) sommes constamment en position d'impuissance, tout comme les Rascals face à la violence d'une société en déclin, ...