LES NOUVEAUX SAUVAGES

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En 2014 à Cannes, un jeune cinéaste argen­tin avait secoué la compé­ti­tion avec la comé­die acide que vous vous apprêtez à découvrir. Sous la forme du « film à sketches », une véritable surprise auquel le grand public a réservé un accueil chaleureux en salle avec plus de 600 000 spectateurs au rendez-vous.

Lors de la projection cannoise l’ambiance avait été telle qu’on se serait cru dans un cinéma de quar­tier. Une session ryth­mée par d’énormes éclats de rire. Et des applau­dis­se­ments. Et de nouveau des rires. Quelque chose d’inouï, d’exceptionnel dans le festival le plus exigeant du monde. Rela­tos salvages est une comé­die à sketches, comme les Italiens en faisaient dans les années 60. Mais une comé­die plus proche, croyez-le, d’An­ton Tchekhov que de Dany Boon, sans que cela soit pris pour une pique envers le Ch’ti numéro 1.

Le rire que provoquent ces tranches de vie argentine, naît de la féro­cité dont fait preuve le réali­sa­teur vis-à-vis de ses congé­nères. Chez Damian Szifron, 38 ans, on finit par s’en­tre­tuer pour avoir refusé de se lais­ser doubler en voiture. On fait explo­ser son mariage, le jour de la noce. On rackette un bour­geois dont le fils a renversé une passante. Une sorte de remake non avoué d’Affreux, sales et méchants à tona­lité argen­tine. A vous d’en juger.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES MONSTRES (Le maître étalon du film à sketches, auquel Les nouveaux sauvages fait penser par sa dimension de satire sociale.) ou encore EL AURA (Encore un film argentin avec Ricardo Darin !).

Après avoir découvert ce film, beaucoup ont pensé aux Monstres de Dino Risi, sorti en 1963. Le maestro italien y vitrio­lait la société italienne à travers quinze sketches bouf­fons. Ces Rela­tos salvajes (litté­ra­le­ment « Récits sauvages ») sont du même acide, avec un tour peut-être plus cruel encore. Depuis des années, le père de Damian Szifron conseillait à son fils de voir ce clas­sique de la comédie italienne. Mais le réalisateur argentin m’a confié ne l’avoir vu en DVD que bien après avoir tourné son film. « Je crois ajoutait-il, que, sans le vouloir, mon récit a une vita­lité, j’es­père, voisine ».

Écrit au départ pour se « défou­ler », son film en forme de jeu de massacre met en scène une dizaine d’ac­teurs colos­saux, dont le charismatique Ricardo Darín. Dans l'un des segments les plus abou­tis, l’acteur compose un ennemi juré des parc­mètres qui jalonnent les rues ingarables de Buenos Aires. Et venge les victimes des fourrières que nous sommes tous, avec un bonheur infini.

Intéressant enfin, le fait que Agustín et Pedro Almo­do­var copro­duisent ce film dont la folie sans barrière n’est pas sans évoquer l’uni­vers survolté du maestro es­pa­gnol. Damian Szifron reconnaît que l’appui des Almodovar Brothers lui a donné confiance. Il se souvient d’avoir travaillé dans un senti­ment de sécu­rité et de liberté totale dès le premier jour. Quant à la critique de Pedro après avoir visionné un premier montage, le cinéaste argentin dit qu’elle lui a été précieuse, lui permettant d’apporter des modi­fi­ca­tions en consé­quence.

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Bon, je vous dresse le paysage, on est dimanche (jour de la semaine que je trouve souvent déprimant), je viens déjà d’enchaîner deux séances de cinéma, et c’est sur un coup de tête que je me dis que je vais faire le fameux trois à la suite (à moins que ce ne soit quatre…). ...

Les Nouveaux Sauvages n’est pas à se tordre de rire, il n’est pas non plus « jouissif », il n’apporte guère de réflexion, est réalisé avec modestie et je n’irai pas jusqu’à l’acclamer comme Cannes l’a fait. Les six sketches s’enchaînent sans réel lien, ...