LES ENFANTS DE TIMPELBACH

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Ce film en forme de fable hors du temps est en fait adapté d’un livre pour enfants de Henry Winterfeld au titre similaire. D’entrée de jeu le décor nous entraîne au pays du conte, un conte dont les héros sont des enfants qui à force de bêtises voient leurs parents déserter le village afin de leur administrer une leçon.

Dès lors les gamins doivent s’organiser pour subvenir à leurs besoins vitaux. L’occasion de faire assaut d’imagination. Même si tout le monde ne s’accorde pas sur les mêmes objectifs et qu’une guerre de moins en moins sourde est déclarée entre deux groupes. Pour autant la violence reste mesurée et nous sommes davantage dans La Guerre des boutons que dans Sa Majesté des mouches.

Les Enfants de Timpelbach a néanmoins en commun avec ces deux films de mettre en scène une « république des enfants », pour reprendre l’expression de Jacques Fansten, l’auteur de La Fracture du myocarde, peut-être le mètre-étalon en matière de films montrant des gamins. Une république des enfants pleine de fantaisie, à l’image de ce film entraînant, qui parvient sous une fausse désinvolture à marier les éléments du conte traditionnel avec ceux du monde d’aujourd’hui.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PETER PAN (C'est un autre conte adapté au cinéma mettant en scène des enfants) ou encore SA MAJESTÉ DES MOUCHES (C'est un film qui met en lumière la façon dont des enfants livrés à eux-mêmes hésitent entre barbarie et démocratie.).

Les Enfants de Timpelbach est le premier long métrage de Nicolas Bary, qui n’a que 27 ans lors du tournage. Mais ce n’est pas son premier film, le jeune cinéaste ayant signé auparavant plusieurs courts métrages. Dont le très ambitieux et très réussi Judas, une fantasmagorie pour adultes située dans une société totalitaire du futur. Dont Before, qui n’est autre que le teaser des Enfants de Timpelbach, une belle carte de visite qui n’a pas été inutile lors des recherches de financement du long. Les génériques, au demeurant superbes, des deux films sont identiques. Et c’est la même Armelle qui campe l’insupportable maîtresse d’école.

Compte tenu de son invention visuelle, le film est évidemment de ceux qui utilisent force d’effets spéciaux. L’insolite, l’inattendu, le décoiffant sont à ce prix. Nicolas Bary a énormément travaillé en amont sur les décors et les costumes, avec l’objectif de parvenir au même degré d’invention visuelle que ses maîtres, Terry Gilliam ou Tim Burton. Il a fait réaliser des storyboards, des animatronics, des maquettes en tous genres pour parvenir à ses fins et offrir à ses comédiens un cadre dans lequel ils pourront trouver leur place.

Ceux-ci étant dans leur majorité d’âge tendre, le casting a été aussi long que rigoureux. Force est de reconnaître d’ailleurs que les gamins sont parfaits, suffisamment typés sans nécessairement verser dans le cliché. Les plus attentifs remarqueront que la douce Marianne est incarnée par une certaine Adèle Exarchopoulos, qui n’a alors que 14 ans et qui impressionnera les plus blasés cinq ans plus tard dans La Vie d’Adèle. Le casting adulte n’est pas moins brillant puisque Gérard Depardieu himself fait partie de l’aventure, en compagnie de Carole Bouquet, son ancienne compagne. Mais il faut dire que cette dernière n’est autre que la mère du –jeune- producteur du film, Dimitri Rassam.

Un film entraînant et vivant qui, étrangement, nous donne l'impression que ces enfants sont déjà des adultes : ils s'organisent en clans, se débrouillent pour manger, se battent. Seulement à la fin, apprennent-ils de leurs erreurs ? Sûrement, car eux ont encore toute leur ...

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