LES CONFINS DU MONDE

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La vengeance est, paraît-il, un plat qui se mange froid… Dans le film de Guillaume Nicloux que vous allez regarder, autant dire que c’est plutôt un festin très très chaud auquel vous convie le héros, entre guillemets, de cette histoire…

Nous sommes en Indochine en 1945. La jungle épaisse et moite abrite des combats terribles entre les soldats de l’armée coloniale française et les guerriers locaux luttant pour leur indépendance. Robert est un jeune troufion qui n’a pas vraiment demandé à être là et qui va en plus assister à la mort de son frère. Seul survivant du massacre, notre homme va alors se transformer en véritable machine à tuer, n’éprouvant plus aucune pitié, obsédé par son désir de vengeance…

Oui, sauf que le destin va jouer les trouble-fête en mettant sous ses pas et ses yeux la belle Mai, jeune Indochinoise qui va bouleverser les certitudes de Robert. Un film dense et noir, incarné par un Gaspard Ulliel d’une rare intensité…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AMERICAN HISTORY X (Les liens entre deux frères peuvent pousser aux dernières extrémités : fidélité, vengeance, violence...) ou encore PLATOON (Les illusions de soldats engagés dans les terribles conflits de l'Indochine ou du Viet-Nam n'ont pas résisté à l'horreur des combats... Oliver Stone et Guillaume Nicloux en signent les preuves cinématographiques brutales et bouleversantes...).

De ce tournage éprouvant, Guillaume Nicloux, Gaspard Ulliel, Guillaume Gouix, Gérard Depardieu et toute l’équipe des « Confins du monde » gardent un souvenir à la fois lumineux et terrible. Quatre mois durant, le réalisateur a posé ses caméras dans la jungle du nord Viet-Nam, sous une chaleur moite étouffante qui n’épargnait ni les hommes ni l’équipement. Nicloux est un habitué de ces expériences cinématographiques dantesques : « Valley of love » avait entraîné le couple Isabelle Huppert-Gérard Depardieu dans la fournaise désertique de la Sierra Nevada en Californie. « The end » se déroulait au cœur de la forêt de Fontainebleau, touffu labyrinthe duquel Depardieu une nouvelle fois, tentait de trouver son chemin et un sens à sa vie…

Mais ces contrées si inhospitalières d’Asie dans « Les confins du monde » fournissent un formidable décorum aux metteurs en scène qui décident d’en faire un véritable personnage et pas seulement une carte postale accessoire. Si on dit « Viet-Nam », les références au cinéma américain s’imposent d’emblée. Très tôt après la fin du conflit, Hollywood a décidé de regarder lucidement les ravages de cette guerre. En 1978, Michael Cimino frappe un grand coup avec « Voyage au bout de l’enfer », véritable cauchemar démontrant comment les horreurs vécues au combat marquent à jamais les corps et les âmes de ceux qui y ont participé. Robert de Niro, Christopher Walken ou Meryl Streep y livrent une prestation d’anthologie.

Que dire de celles de Marlon Brando, Martin Sheen ou Robert Duvall dans « Apocalypse now » de Francis Ford Coppola en 1979, de Sylvester Stallone dans « Rambo » en 1982, de Tom Cruise dans « Né un 4 juillet » ou de Tom Berenger et Charlie Sheen dans « Platoon » d’Oliver Stone en 1985 et 87, sans oublier côté français « La 317e section » de Pierre Schoendoerffer avec Bruno Cremer et Jacques Perrin : c’est le film référence de Guillaume Nicloux pour « Les confins du monde »…

LES CONFINS DU MONDE (16,6) (Guillaume Nicloux, FRA, 2018, 103min) : Un envoûtant voyage existentiel au cœur de l'intime d'un jeune soldat rescapé d'un massacre et de la Guerre d'Indochine en 1945. Guillaume Nicloux nous offre une superbe mise en scène immersive pour décliner ...

Comme dans Valley of Love, le personnage de Les confins du monde est à la recherche d’un fantôme initiatique. Guillaume Nicloux sonne le premier électrochoc du festival de Cannes 2018, dans la section de la Quinzaine des réalisateurs avec un film âpre, sec et violent, ponctué ...

Le paysage intérieur consiste, souvent en poésie, à projeter métaphoriquement sur l’extérieur les tourments de l’âme de celui qui contemple : une mer agitée sera ainsi le reflet des remous émotionnel de l’homme resté à son bord, et la pluie une libération d’une ...