LES CANONS DE NAVARONE

en VOD

En 1943, l’armée allemande tient la mer Égée, ce qui rend impossible l'évacuation de deux mille soldats britanniques, bloqués sur l’île de Kéros. Et leur seule échappatoire est sous le feu de deux gigantesques canons de marine, installés au cœur d’une forteresse inexpugnable. Pour s’en sortir les Anglais n’ont donc qu’une seule solution, détruire les canons, afin de permettre à la Royal Navy de porter secours aux soldats de Sa Majesté.

Pour ce faire, il suffit de réunir un commando de durs à cuire qui parviendra tant bien que mal à remplir sa mission. Le film est à cet égard d’un classicisme irréprochable : les différents membres du commando sont recrutés les uns après les autres, leurs failles nous sont révélées sans tarder et vogue le navire… Nous ne sommes au fond pas très loin du modèle du genre, Les Douze Salopards, avec un brin de cynisme et de provocation en moins.

Mais c’est la même odyssée, épique et douloureuse, succession de succès d’étapes et de coups durs, certains trépassant au passage. Certaines scènes sont particulièrement spectaculaires, à commencer par celle de la tempête et de l’escalade vertigineuse qui suit, servies par un casting inattaquable, conduit de main de maître par un Gregory Peck au sommet de son art.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES DOUZE SALOPARDS (C'est aussi une histoire de commando hétérogène appelé à réaliser un exploit pendant la seconde guerre mondiale) ou encore TRAHISON À ATHÈNES (Il se situe en Grèce pendant la seconde guerre mondiale).

A ce stade, la question que chacun se pose est : tout cela est-il historiquement authentique ? Oui et non. En réalité l'île et le détroit de Navarone n'existent pas. Navarone n’est pas même un nom grec, mais Navaronos ne se trouve pas davantage sur les cartes. De fait le film s’inspire de la bataille de Leros. Quand les Allemands ont dû se battre contre les Britanniques et quelques résistants grecs, auxquels les forces italiennes prêtaient main forte après que la chute de Mussolini a débouché sur un renversement d’alliances. Mais ce sont les forces hitlériennes qui ont eu le dernier mot après avoir bombardé l’île pendant plusieurs semaines, ce que le film ne laisse nullement supposer.

C’est de cet épisode de la Seconde guerre mondiale que s’est inspiré l'écrivain Alistair MacLean pour son roman, que Jack Lee Thompson a adapté pour le cinéma. Il faut dire que cet Ecossais pur jus a lui-même été marin dans la Royal Navy pendant la dernière guerre, ce qui l’a conduit à participer à plusieurs combats, notamment en 1944 quand dans le cadre de l'opération Anvil Dragoon il contribue à couler des navires échappés de Crète, et bombarde Milo dans la mer Égée. Edité en 1957, soit quatre ans avant le film, Les Canons de Navarone est le premier de ses livres auquel s’intéresse le cinéma. Suivront Le Dernier Passage, Destination Zebra, Station polaire, 48 heures de grâce, Quand les aigles attaquent, où Clint Eastwood côtoie Richard Burton, Le Solitaire de Fort Humboldt, avec Charles Bronson, et quelques autres… Des films de guerre, des films d’action, on l’aura compris…

Le réalisateur des Canons de Navarone, Jack Lee Thompson, n’est pas David Lean, son compatriote, signataire de Lawrence d’Arabie et du Pont de la rivière Kwai. Mais il n’est pas pour autant manchot. Sur la cinquantaine de films qu’il a réalisés, plusieurs sont passés à la postérité. Parmi lesquels Les Nerfs à vif, première version d’un thriller dont Martin Scorsese fera par la suite un remake. Ou encore L’Or de Mackenna, un western de belle facture, ces deux films ayant en commun d’avoir Gregory Peck en tête d’affiche. Il le sera au final à quatre reprises pour Jack Lee Thompson. Qui fera tourner par la suite Charles Bronson à neuf reprises.

Mais il s’en est fallu d’un cheveu que le film échoit à un autre cinéaste, en l’occurrence Alexander Mackendrick, plus connue pour ses comédies telles que Whisky à gogo et Tueur de dames. Mais le cinéaste ne s’est pas entendu avec Carl Foreman, qui pour le coup cumulait la fonction de producteur et celle de scénariste. A qui l’on devait entre autres d’avoir écrit Le train sifflera trois fois ou Le Pont de la rivière Kwai. Du lourd. On notera pour finir que le succès du film a conduit à une nouvelle mouture quelque dix-sept ans plus tard, L’ouragan vient de Navarone, qui ne suscitera guère d’enthousiasme de la part du public.

Nominé pour sept oscars, Les Canons de Navarone n’obtiendra que celui des effets spéciaux pour Bill Warrington. Mérite-t-il sa réputation de Grand film, qu’il justifie par ses stars, son budget et sa durée (161 minutes). Nous tenons là l’archétype du film de commando ...

Les canons de Navarone est le genre de production qui prouve qu’avec un gros budget, on peut faire des grands films d’action qui peuvent épater les fans de ce genre de films. En plus d’avoir obtenu un grand succès commercial à sa sortie sur les écrans de cinéma, cette ...

Une grosse machine de guerre anglo-américaine qui décrit des aventures militaires plus spectaculaires que vraiment surprenantes. Inspiré d'une histoire romancée par Alistair McLean entièrement fictive, mais plausible, c'est du cinéma à grand spectacle tourné en Grèce et ...