LES BONNES SOEURS

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Avant de vous laisser regarder le film de Jeff Baena, une précision en forme de mise en garde s’impose : si vous vous attendez à assister à la mise en scène du quotidien de religieuses dans l’ambiance recueillie d’un couvent oublié par le temps et les hommes...passez votre chemin ! Non, Les bonnes sœurs vous propose un tout autre spectacle : plus trash, plus cash, à la limite du blasphématoire... Bienvenue dans un XIVe siècle où être nonne n’est pas toujours un choix et où l’existence derrière les hauts murs de la maison du Seigneur n’est pas forcément de tout repos. 

Vous allez faire connaissance avec sœurs Alessandra, Fernanda et Ginerva, dont les sens déjà bien aiguisés vont être mis sur des charbons ardents par l’arrivée au couvent d’un beau jeune homme en fuite, poursuivi pour luxure aggravée... Sexe, rites paiens, insultes et violence : le Diable s’invite soudainement chez les filles de Dieu et déchaine ses passions. 

A l’écran Alison Brie, Dave Franco ou John C. Reilly s’en donnent à cœur joie et démontrent que les voies du Seigneur sont bien les seules à être impénétrables...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE NOM DE LA ROSE (Moines ou bonnes soeurs, les serviteurs du Seigneurs s'éloignent parfois des préceptes de la Bible. Fornication, péchés multiples et même meurtres : rien ne semble pouvoir les arrêter...) ou encore SISTER ACT (On image forcément un couvent comme un lieu de silence et de recueillement... Mais il arrive aussi que les religieuses aient l'idée d'en modifier les codes...).

En adaptant à sa manière le Decameron du poète italien Boccace (un des livres les plus sulfureux du Moyen Age), le réalisateur Jeff Baena en a un peu modifié les règles : dans son film, ce sont des bonnes sœurs et non plus des moines qui s’adonnent aux pratiques les plus réprouvées par l’Eglise. Avant lui, d’autres metteurs en scène s’étaient risqués sur ce terrain sensible, comme Pier Paolo Pasolini dans le Decameron en 1971, film qui abordait crument les thèmes de l’adultère et du mensonge. 

En 1962, c’est la fine fleur du cinéma italien qui s’était penché sur cette œuvre jugée licencieuse : dans Boccace 70, Mario Monicelli, Federico Fellini, Luchino Visconti et Vittorio De Sica avaient eu l’idée d’adapter quatre des histoires les plus misogynes du poète, déclenchant un tollé lors de la présentation du film au festival de Cannes... Citons aussi Contes italiens des frères Taviani, sorti en 2015, version assez sage de cinq histoires de Boccace. Si celle du film que vous venez de regarder vous a paru à juste titre un peu plus corsée, notez bien que la thématique de la bonne sœur a connu avec le temps des chemins variables au cinéma : torturé ou paisibles selon les époques. 

Dans un premier chapitre, nous pouvons évoquer le contemplatif, des films dans lesquels les religieuses sont suivies au rythme de leur recueillement et de leur dévotion envers Dieu. C’est le cas dans Thérèse d’Alain Cavalier, dans Je m’appelle Bernadette de Jean Sagols ou dans Simone Simonin, la religieuse de Diderot de Jacques Rivette. Des œuvres denses et rudes qui font aussi apparaitre les tourments bien humains de ces femmes retirées du monde des hommes pour ne plus se consacrer qu’au divin. Parfois, le propos rencontre les fracas de l’Histoire : c’est le cas dans les adaptations multiples de Jeanne d’Arc mais aussi dans Les innocentes d’Anne Fontaine. Et puis reste le volet comédie de l’affaire et là, Sister act avec Whoopi Goldberg en 1992 reste un vrai cas d’école !

Ce qui frappe chez Jeff Baena, c'est sa capacité à mélanger les genres avec une facilité déconcertante, une évidente audace et un certain panache. Ce qui est bien dans la plupart de ses films (sauf peut-être Joshy beaucoup plus classique mais attachant malgré tout), ...

Comédie américaine indépendante ultra trash, voici ce que nous propose « the little hours ». les bonnes sœurs en français. Sur un scénario inspiré d’une œuvre littéraire du Moyen Âge, le film se tire une force scénaristique. En effet, en utilisant, le contexte ...

Vu en AVP grâce à SC au Max Linder Panorama. Ce film ne sera pas exploité en salle et sortira en VOD. Ce film m'a plu. Il est délicieusement irrévérencieux à l'instar de son modèle, le Décameron de Pasolini. Ce film réarrange une des histoires du Décameron où un homme ...