LES ANGES PORTENT DU BLANC

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Un verre de trop, un peu de copinage égrillard et voilà que dans un hôtel un type fortuné a un comportement inapproprié, comme on dit pudiquement, avec deux préadolescentes.

En 2017, ce film chinois le second de Vivian Qu, montre l’universalité du pouvoir masculin dominant, la lutte des classes et des sexes dans le pays le plus puissant et le plus régressif du monde. Et qui de communiste n’en a plus que l’apparence.

Avec un témoin d’un crime, une statue géante et nombre de références explicites au cinéma hollywoodien, la cinéaste joue avec les codes et offre une oeuvre subtile et d’une belle liberté. Que mille fleurs s’ouvrent sous vos yeux.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FENÊTRE SUR COUR D'ALFRED HITCHCOCK (1955) (Le film matrice pour tous ceux qui, depuis, organisent des récits dans le récit. James Stewart, cloué dans un fauteuil regarde la vie dans la maison d'en face et devient témoin, malgré lui. Depuis et sous toutes les formes, avec photos, caméras de surveillance ou films, le cinéma explore l'image dans l'image.) ou encore EPOUSES ET CONCUBINES DE ZHANG YIMOU (1991) (Le chef d'oeuvre du grand cinéaste chinois illustrant la tragédie de la condition féminine dans la Chine prérévolutionnaire. Dans le harem du maître les femmes se déchirent les faveurs du seigneur et maître et ne sont que les esclaves de ses désirs.).

Le grand méchant loup, dans ce conte chinois moderne est un businessman. La fée est avocate et les belles ne veulent pas forcément être les victimes du bois dormant. Entre deux cultures, orientale et occidentale, « Les anges portent du blanc » film féminin et rebelle parvient à garder une poésie et un onirisme formel.

Bien sûr la cinéphilie est là. Avec d’abord le personnage du témoin qui fait irrésistiblement penser bien sûr à Fenêtre sur cour d’Hitchcok et tant de films de voyeurs.  Avec, évidemment aussi, la présence de cette Marilyn géante et de la robe portée par l’héroïne. En l’occurrence la référence est bien sur le fameux plan dans Sept ans de reflexion de Billy Wilder où la robe blanche de la star se soulève sous l’effet d’un courant d’air. Précisons que l’original de cette sculpture mesure 8 mètres, qu’elle est américaine et signée Seward Johnson. Côté cinéphile on pourrait aussi rajouter le petit voyou arrogant et ses poses à la James Dean, La fureur de vivre de Nicholas Ray, n’est pas très loin.

Mais qui diable est la réalisatrice de ce brûlot dans une Chine si autoritaire ? Vivian Qu est née à Pékin et a fait des études d’histoire de l’art à New York avant de revenir en Chine. Ses références sont plus proches de la nouvelle vague française que de la MGM mais son style lui est bien américain. Elle a été productrice et a réalisé son premier long métrage en 2013,Trap street. La chine est bien réveillée : la preuve, elle produit du cinéma d’auteur contestataire.

C'est l'histoire d'une jeune fille, Mia, qui tourne autour d'une statue monumentale de Marilyn Monroe et qui désir sa féminine et son glamour. Mais malgré son jeune âge, Mia est déjà une femme. Elle n'a pas le choix, nous saurons pourquoi plus tard. Elle s'occupe de toutes ...

On avance doucement dans cette station balnéaire chinoise, apparement plutôt vide de vie. Très justemment, les plans ressérrés ne nous permettent vraiment de comprendre ce qui passe hors du champs de vue des personnages. Il y a un parc aquatiques, des ponts et de buildings ...

Vivian Qu est productrice (Black Coal) et réalisatrice. Son deuxième film, Les anges portent du blanc, a été présenté à Venise. Une oeuvre assez austère (Bresson est l'un des maîtres de la cinéaste) mais extrêmement passionnant quant à l'évolution de la Chine, avec ...