LE SEXE EST DANS LE PRÉ

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A l’origine il y a Farmer Wants a Wife, une émission de téléréalité britannique adaptée en France pour les programmes de M6, depuis 2006 sous le titre de L'amour est dans le pré. Le principe est simple : des agriculteurs célibataires cherchent l’âme sœur et choisissent parmi les courriers des postulantes. Vient alors l’épreuve du test de rencontre. Les téléspectateurs ont vu passer un fromager de Lozère, un éleveur de bovins en Côtes d’Armor, un producteur de tabac de l’Oise, un céréalier du Cher, tant d’autres.

Le sexe est dans le pré, tourné en 2008, en plein succès de l’émission, en reprend le canevas. Sa réalisatrice Ovidie, joue les animatrices et présente les rencontres de deux candidats : Jean-Louis, agriculteur de 32 ans du Sud-Ouest et Christophe, citadin de Seine-et-Marne, aspirant au calme d’une vie de campagne. Le premier, qui ne cesse de parler de sa maman, fait l’objet d’un traitement moqueur. L’émission télévisée est d’ailleurs souvent attaquée au motif qu’elle ridiculise les agriculteurs.

Sur ce principe simple, quatre saynètes tournent gentiment en dérision les clichés sentimentaux de l’émission et soignent des séquences hard, principalement en plein air, sur l’herbe d’un pré ou contre les vieilles pierres d’un pigeonnier. Visiblement l’entente sexuelle est le point essentiel pour la formation des couples.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PASCAL LE GRAND FRÈRE PINEUR (Autre parodie d'un classique de la téléréalité, par Max Antoine.) ou encore QUI VEUT ÉPOUSER MA MÈRE? (Autre parodie porno d'une émission de téléréalité, "Qui veut épouser mon fils?").

Entre deux films explicites plus ambitieux qu’elle tourne pour Canal Plus, Ovidie n’a pas toujours dédaigné des films plus modestes. Le sexe est dans le pré est un gonzo amélioré. Elle porte cependant toujours son attention à filmer des relations sexuelles moins stéréotypées, mettant l’accent sur les caresses, refusant le systématisme de l’éjaculation faciale. Le phallus n’est pas non plus l’objet d’une célébration fétichiste, surgissant forcément impavide. La réalisatrice aime le montrer à peine érigé, puis croître sous la montée du désir.

Dans le rôle du citadin, nous retrouvons un comédien qu’Ovidie affectionne : Titof. Il a débuté en 1999, est l’acteur fétiche de John B. Root. Plus que sa particularité physique qui lui a valu le surnom de « Monsieur Monocouille », il doit sa popularité à un sexe volumineux et une capacité infaillible à harder. Il joue très souvent, comme ici, des personnages doux et sensibles, au bord de la déprime et n’hésite pas à tourner dans des productions homosexuelles. C’est l’un des acteurs les plus appréciés des partenaires féminines. Il a tourné pour Francis Leroi, Alain Payet, Max Bellocchio, Fred Coppula, Christian Lavil, a joué dans Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh-Thi et Le Pornographe de Bertrand Bonello.

Les comédiennes sont peu connues, excepté la native de Bourges, belle comme un tractopelle, selon la fine comparaison de Jean-Louis. Il s’agit de la périgourdine Lou Charmelle. Elle fut une actrice porno atypique entre 2007 et 2012, menant une belle carrière, y compris aux Etats-Unis où elle tourna de nombreux gonzos, parfois très intenses comme ceux de la firme Kink. Elle continuait en parallèle son métier d’aide-soignante, affirmait faire du porno plus par goût que par nécessité et fut l’une des rares porn-star françaises à revendiquer ses activités d’escorting. Elle refusa tout recourt à la chirurgie esthétique, preuve de sa forte indépendance d’esprit.