LE ROYAUME DE GA'HOOLE : LA LÉGENDE DES GARDIENS

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LE ROYAUME DE GA’HOOLE – LA LEGENDE DES GARDIENS, bien qu’il s’agisse d’un film d’animation pour toute la famille, tient davantage d’une sorte d’AVATAR pour les enfants que d’une production Disney sans aspérité. Bien sûr, côté scénario, il y a bien quelques personnages rigolos qui viennent désamorcer les situations trop dramatiques, mais l’ambiance générale assez guerrière ne sera malgré tout pas du goût de tout le monde.

Un pari risqué de la part du studio Warner qui ne joue donc pas la carte consensuelle le plus souvent de mise dans le cinéma d’animation. Mais un pari artistiquement réussi puisque LE ROYAUME DES GARDIENS marque, à l’instar d’AVATAR encore une fois, un cap en termes esthétiques, le film étant tout simplement sublime ; concernant ses personnages ailés, tout d’abord, mais aussi au niveau des décors et des éléments climatiques (attendez-vous à ce propos à une séquence sous la pluie littéralement renversante) !

Même si la plupart des éléments du film sont présents dans les romans dont il est adapté, son ambiance somme toute assez brutale s’explique en grande partie par la personnalité même de son réalisateur, Zack Snyder. Le réalisateur s’est en effet fait un nom précisément pour son approche très stylisée de la violence, avec des films comme WATCHMEN ou 300.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JONATHAN LIVINGSTONE LE GOÉLAND ou encore HAPPY FEET .

Si LE ROYAUME DE GA’HOOLE est une réussite esthétique, le film a en revanche partiellement raté son rendez-vous avec le public. Avec un budget avoisinant les 80 millions de dollars, la sanction du box-office américain est tombée avec 55 millions de recettes. Heureusement, à cela viennent s’ajouter un peu plus de 84 millions récoltés sur les autres territoires, les recettes mondiales s’élevant ainsi à 140 millions. Pour autant, si la fin du film est ouverte, il est assez peu probable que le studio décide de lui donner une suite.

LE ROYAUME DE GA’HOOLE restera néanmoins un modèle esthétique, notamment pour la beauté de ses chouettes numériques qui ont demandé un travail considérable au studio d’animation Animal Logic. Cela dit, le studio en question avait déjà une certaine expérience des oiseaux puisqu’on leur doit les pingouins danseurs des films HAPPY FEET et sa suite, de George Miller.

Pour finir, si vous avez apprécié l’approche passablement sombre du ROYAUME DE GA’HOOLE, laissez-moi vous conseiller deux autres films assez similaires de ce point de vue. Tout d’abord DARK CRYSTAL, de Jim Henson et Frank Oz, sublime film de marionnettes relevant à la fois du rêve et du cauchemar. Et aussi BRISBY ET LE SECRET DE NIMH, la crème de la crème du cinéma d’animation, réalisé par l’inégalable Don Bluth. Enfin, il ne s’agit plus d’animation, mais si vous aimez les oiseaux et les récits initiatiques, impossible de ne pas mentionner JONATHAN LIVINGSTONE GEOLAND de Hall Bartlett.

La première chose qui impressionne dans ce long métrage, c’est son âge : 5 ans. A l’ère du numérique, un gouffre sépare notre époque de celle qui l’a vu naitre en matière d’innovations technique au service de l’image numérique. Et pourtant, Le royaume de Ga’Hoole ...

Film curieux : victime lui aussi du malaise qui règne dans le cinéma d'animation depuis quelques temps (Pixar, Dreamworks, Sony), Ga'Hoole vise un public qui n'existe pas, trop violent et trop sombre pour les enfants (avec une absence quasi totale d'humour en prime), trop simple ...

L'idée de voir le metteur en scène vénère de "L'armée des morts" et de "300" donner dans le film de chouettes numériques m'avait laissé avec une paralysie faciale pendant quelques jours, le temps en fait de découvrir la bête dans une salle remplie de gremlins gesticulants ...