LE RITE

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Tout part d'une enquête réalisée en 2007 par le journaliste Matt Baglio à Rome, sur la décision du Vatican de restaurer les rites d'exorcisme. Lorsque le journaliste rencontre un prêtre américain qui a suivi cette formation, l'enquête se transforme en livre. Quelque temps plus tard, Hollywood s’en empare et ça devient Le Rite.

Dans ce film, Michael Kovak est un jeune homme décidé à rentrer dans les ordres en dépit de son esprit rationaliste. Pour guérir le doute qui est en lui, on l’envoie sciemment à Rome pour une cure d’UV en exorcisme. Au Vatican, il fréquente donc les cours de cette nouvelle école qui combat les diableries et son scepticisme est mis à l'épreuve par les travaux pratiques que lui inflige le Père Lucas, exorciseur professionnel aux méthodes peu orthodoxes. Soutenu par une journaliste, le jeune homme va se rendre à l'évidence : des phénomènes non explicables agissent dans le monde et nul ne peut prétendre y échapper.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'EXORCISTE (Le film de William Friedkin reste le mètre-étalon du film d'horreur, l'alpha et l'oméga du genre.) ou encore L'EXORCISME D'EMILY ROSE (Dans le registre du film d'exorcisme, l'une des meilleures tentatives récentes, combinant réalisme et effets très effrayants).

Bon, vous l’avez compris, malgré son carton “inspiré d’une histoire vraie” et la citation de Jean-Paul II qui ouvre le film, Le Rite se range dans la catégorie “film d’exorcisme” et s’inspire principalement du mètre-étalon en la matière : L’Exorciste de William Friedkin. Tout est là : les grognements diaboliques (pas aussi effrayants que les cris de Mercedes McCambridge dans le film de Friedkin), la pluie, les coups de tonnerre qui annoncent l’approche du démon, les miaulements du chat, la tête qui opère une rotation de 360° et les images sorties des cauchemars (ici, une mule aux yeux rouges). Evidemment, Mikael Hafstrom n’est pas Friedkin Réalisateur de Chambre 1408, ce cinéaste d’origine suédoise accumule un peu trop les scènes d’effets gratuites et se concentre davantage sur le gore que sur la crise de foi du héros.

La force du film est ailleurs et tient en deux mots : Anthony Hopkins. En quarante ans de carrière, Sir Anthony Hopkins a eu le temps d’incarner quelques célébrités : Picasso, Dickens, Nixon, Aristote. Mais c’est dans le registre de la folie et de la noirceur métaphysique qu’il excelle, en fonctionnaire du Mal. Le Père Lucas, personnage qui flirte un peu trop avec le Diable, était donc taillé pour lui. Dans un rôle en combustion lente, ce vieux pro du Malin offre une belle variation de sa performance du Silence des agneaux. En plus ambiguë et Grand-Guignol. Car même quand il joue des personnages vertueux, Hopkins apporte une touche d’ambiguïté littéralement diabolique. Voix mielleuse, regard obsédant, hypnotique, gestes économes... tout est fait pour effrayer, mettre mal à l’aise. Et ici, épaulé par des acteurs puissants (Ciarán Hinds, Toby Jones, Franco Nero et Rutger Hauer), Hopkins s’amuse. A ses côtés, les novices (et la belle Alice Braga) ont du mal à exister. Normal : seul Hopkins est vraiment possédé !