LE PACTE

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"Donnant donnant ", "oeil pour oeil, dent pour dent" ou "un prêté pour un rendu"... Autant d'expression entrées dans le langage courant dont l'idée maîtresse est qu'un service mérite un autre service, voire un sévice en retour ! C'est tout le sujet du film que vous allez maintenant découvrir: Nicolas Cage y joue Will Gerald, un homme dont la femme se retrouve à l'hôpital après avoir été violemment attaquée. Un inconnu lui propose alors de le venger en éliminant l'agresseur. Will accepte mais son soulagement sera de courte durée...
Poids moral de ce qu'il a concédé, dette à acquitter: il est des marchés qui'l ne faut surtout pas conclure... Roger Donaldson vous propose un thriller musclé qui est surtout autre chose qu'un banal film d'action car il aborde les thèmes de la culpabilité et de l'autojustice. Deux idées qui viennent régulièrement et tragiquement hanter les tréfonds de la société américaine. Nicolas Cage en est le héros brisé, prêt à tout pour trouver un peu de paix, quitte à signer de son sang un contrat avec le Diable...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN JUSTICIER DANS LA VILLE (L'autodefense est un vaste sujet de reflexion et offre parfois de bons moments de cinema ! Charles Bronson qui se fait justice lui-meme et Nicolas Cage qui en accepte le principe en sont la preuve !) ou encore THE BOX (On appelle aussi ça "l'effet papillon" : petit geste, grands consequences...Dans "The box", appuyer sur un bouton rapporte de l'argent mais fait mourir quelqu'un. Dans "Le pacte", se venger vous transforme en meurtrier... Choix cornelien !).

Dans les années 80, Roger Donaldson a fait sa place à Hollywood : Le Bounty , Sens unique et surtout Cocktail avec Tom Cruise lui ont collé l’étiquette de faiseur de hits dont ce réalisateur néo-zélandais a tout fait pour se débarrasser par la suite ! Résultat, il a enchainé d’honnêtes séries B comme Guet-apens, Le pic de Dante ou La recrue.
Pas de grands films, certes, mais des films efficaces et agréables. Le pacte entre exactement dans ce cadre là et Nicolas Cage y apporte un savoir-faire indéniable. Lui aussi est passé par tous les stades d’un système commercial qu’il connaît grâce à son propre parcours mais également à celui de son prestigieux tonton : Francis Ford Coppola…Révélé, admiré, envié, moqué, oublié puis retrouvé. Capable d’être bouleversant dans Leaving Las Vegas ou Sailor et Lula, impressionnant dans  Snake eyes ou Volte-face et tonitruant dans Rock  ou Benjamin Gates, il tourne désormais à un rythme effréné, principalement pour régler de très gros soucis financiers avec le fisc américain !
Dans ce flot de films inégaux émerge parfois un projet plus intéressant et Le pacte en fait partie. Cette idée du marché à ne pas conclure mais conclu quand même renvoie évidemment au mythe de Faust, déjà amplement abordé par le 7e art et par Nicolas Cage lui-même dans Ghost rider. Il y jouait le rôle pétaradant d’un motard qui pour sauver son père accepte d’entrer au service du Malin, ce qui ne l’est pas…malin !
Mais qu’on ne s’y méprenne pas, Le pacte malgré ses abords divertissants et faciles, recèle bien plus de noirceur qu’il n’y paraît. Le personnage de Guy Pearce, celui qui apporte la tentation de la vengeance, représente ce désir coupable de se faire justice soit-même, fût-ce en échange du pire ! Dans un pays, l’Amérique, où les armes sont en vente presque libre et où les milices citoyennes patrouillent la nuit dans les quartiers, (parfois au prix de bavures tragiques), le film résonne finalement plus profondément que prévu…