LE NID DU TIGRE

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Est-on pareillement orphelin selon que l'on soit un humain ou un animal ? C'est une des hypothèses que formule Le nid du tigre, odyssée d'un jeune indien et d'un bébé-tigre. Le premier vient de perdre sa mère dans un tremblement de Terre, celle du second a été abattue par des braconniers.  

L'histoire d'une amitié entre un enfant et un animal est un grand classique du cinéma pour jeune public, mais Le nid du tigre y apporte une touche supplémentaire en y intégrant la question de la résilience. Cela sous influence du bouddhisme, du décor naturel du film, le Népal, mais plus encore par  l'inspiration venue d'une légende ancestrale.  

La beauté des paysages de l'Himalaya amplifie la sensation de conte hors du temps du Nid du Tigre, film qui sait pourtant s'ancrer dans le présent, en mettant aussi en avant un propos écologique en s'immergeant dans le quotidien d'éleveurs de yacks. De quoi en faire un idéal spectacle familial, dépaysant et pédagogique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MIA ET LE LION BLANC (une autre histoire d'amitié, entre une jeune fille et un lion) ou encore L'ÉCOLE DU BOUT DU MONDE (Comme Le nid du tigre, L'école du bout du monde a été tourné parmi la population rurale du Népal.).

Le Nid du Tigre existe vraiment. C'est le nom donné à un monastère à flanc de falaise du Bhoutan. Une légende veut qu'il ait été bâti par un moine bouddhiste après avoir traversé l'Himalaya à dos de tigresse, achevant leur périple dans une grotte au sommet d'une montagne. Le réalisateur italien Brando Quilici s'en est entiché au point d'y voir la matière possible pour un film familial d'aventures. Mais aussi l'occasion pour celui qui s'était jusque-là essentiellement illustré dans le documentaire historique ou animalier, de se lancer plus pleinement dans le cinéma de fiction, après un premier pas dans cette direction en ayant coréalisé Pizou l'ours blanc, déjà un film d'action à destination du jeune public, qui se déroulait dans le grand Nord canadien.  

C'est sur ce premier essai, que Quilici a fait la connaissance de Hugh Hudson, réalisateur renommé (Les chariots de feu, Greystoke...) qui y avait officié en tant que scénariste. C'est naturellement vers lui, qu'il se tournera pour imaginer et co-écrire le scénario du Nid du tigre. Tous deux convenant rapidement qu'il devait se dérouler à l'endroit même que dépeint la légende : le Népal. Ce pays aux divers types de paysages, de la jungle tropicale des plaines de Chitwan aux sommets enneigés de l'Annapurna en passant par les zones urbaines de Katmandou, offrait le meilleur terrain. Mais surtout des conditions de tournages aussi rudes qu'acrobatiques. Plus encore quand il s'agit d'y filmer un enfant et un bébé fauve, malgré la connaissance en la matière de Doug Allan, directeur de la photographie spécialisé dans le cinéma animalier.  

L'autre difficulté aura été de se faire accepter par les Rautes, ressort secondaire du Nid du tigre, mais tout autant essentiel que l'aventure de Balmani et son compagnon à quatre pattes. Le choix d'une équipe de tournage ultra réduite et de tourner le plus possible en prises uniques, aura été d'une grande aide pour s'immiscer au sein de la tribu nomade, vivant de l'élevage et de la cueillette, qui ne comprend que 200 membres. Soit encore moins que la population mondiale de tigres, estimée aujourd'hui à 3000 spécimens...