LE JOUR VIENDRA OÙ…

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Moses se rêve en leader de la cause noire. Mais son mouvement n’a que deux membres – vous pouvez rajouter Venus, la femme de Moses, et ses deux enfants. Un FBI désœuvré et franchement branque, peinant dans sa tâche d’anti-terrorisme, va essayer d’en faire l’ennemi de l’Amérique.

Derrière la farce, une satire ultra intelligente de la défense américaine, du patriotisme et du racisme. On rigole, on rigole, jusqu’à ce qu’on ne rigole plus du tout. C’est dirigé par Chris Morris, le réalisateur derrière le déjà très grinçant We are Four Lions. Formidable de bout en bout.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TOUT SIMPLEMENT NOIR (Un candide au centre du film, TOUT SIMPLEMENT NOIR raconte la lutte d'un homme au nom du peuple noir, mais toujours en faisant rire.) ou encore TERRORISME ET KEBAB (Une comédie autour d'un homme embarqué malgré lui dans une prise d'otage.).

Des années avant d’être réalisateur de films de cinéma, Chris Morris faisait déjà de la comédie en Angleterre et pas de la petite comédie, non. Celle qui gratte et qui lui valait d’être perçu comme l’un des humoristes les « plus détestés » de son pays. En particulier à cause d’un épisode de la série Brass Eye, série qu’il avait créée, où il raillait le traitement médiatique de la pédophilie. Un épisode qui a outré et choqué le public. On le connaît aussi pour avoir développé la série On The Hour avec Armando Ianucci (le futur créateur de la série Veep) et son spin-off The Day Today. Des programmes qu’on connaît peu ici, mais qui font partie intégrante de l’histoire de la télévision britannique. Il a aussi fait partie de la distribution de The IT Crowd, série déjà plus connue en France. We Are Four Lions est son premier long-métrage de réalisateur. Il est sorti en 2009. Huit ans plus tard, il tourne The Day Shall Come, qui sort un peu partout dans le monde entre 2019 et 2020.

Son talent et son assurance le feraient presque oublier mais The Day Shall Come est le premier long-métrage de Marchant Davis, l’interprète de Moses. Cet acteur né à Philadelphie a étudié les arts dramatiques à New York et au conservatoire de Boston et a beaucoup travaillé au théâtre avant de faire du cinéma. Il a rencontré cinq fois Chris Morris avant d’être officiellement embauché pour le rôle. Le réalisateur lui a donné à voir un documentaire sur un informateur du FBI, (T)error, et à lire un essai intitulé : « How White Folks Got So Rich: The Untold Story of American White Supremacy ». Tout un programme. « Je sais que le rapport des Américains à la satire est très différent des Anglais, dit-il sur le site de Forbes. Je sais que le traitement de cette histoire est épineux mais Chris a fait un super boulot pour rendre hommage à ses personnages. On ne rit pas d’eux mais la situation dans laquelle ils se trouvent est intrinsèquement drôle.

Petit film comique, sans trop de budget avec un sous-jacent politique. Construction du film autour d'un ressort comique sur une secte noire ridicule qui a pour vocation de reprendre le pouvoir. Nombreux clins d'oeil, et référence... Et patatras, une fin 'douche froide' qui détonne ...