LE GUERRIER SILENCIEUX

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Titré Le guerrier silencieux lors de sa sortie en salles, Valhalla rising raconte en plusieurs chapitres le parcours d’un esclave viking rendu muet après que ses propriétaires lui ont coupé les cordes vocales pour l’empêcher de parler.

Entraîné à tuer, il devient une bête de combat avant de s’affranchir et d’embarquer en compagnie de chrétiens vers l’Amérique du nord. Son voyage devient une quête initiatique qui oppose l’hypocrisie et les doutes des nouveaux chrétiens à la sauvagerie nihiliste d’un ancien esclave transfiguré en messie alternatif paien. Plus que jamais ouvert à l’interprétation, Valhalla rising est une énigme de plus dans la filmographie imprévisible du Danois Nicolas Winding Refn. Au moins, on peut le voir comme un hommage rendu à quelques-uns de ses maîtres, notamment Kenneth Anger et Stanley Kubrick.

Mais l’influence la plus évidente renvoie à Aguirre la colère de Dieu de Werner Herzog, à qui il emprunte aussi bien les thèmes, comme le rêve de conquête anéanti par les indigènes, que l’imagerie hallucinée d’un parcours au fil de l’eau. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE NOUVEAU MONDE ou encore AGUIRRE LA COLÈRE DE DIEU .

L’idée originale de Valhalla rising est née de la dévouverte sur les côtes inhospitalières du Canada d’une pierre portant des inscriptions en caractères runiques. Les historiens ont hasardé la possibilité d’une expédition de Vikings qui, s’étant égarés dans les marécages, auraient  averti d’éventuels suiveurs des dangers de ce pays.

Cette histoire a inspiré à Refn un film sur une expédition viking en Amérique. Il avait déjà l’idée d’un personnage principal qu’il avait l’intention de faire jouer par Mads Mikkelsen, l’acteur avec qui il s’est fait connaître avec les deux premiers épisodes de Pusher. Mais c’est seulement à la dernière minute que le cinéaste  a trouvé l’idée qui justifierait une exédition transatlantique : les chrétiens seraient des  évangélisateurs qui aideraient l’esclave en fuite à disparaître. 
Alors qu’il était sur le point de tourner ce film qu’il préparait depuis longtemps, Refn a reçu une proposition de réaliser Bronson.

Pour y arriver, il lui faudrait tourner les deux films l’un à la suite de  l’autre, ce qui est exténuant. Il a décidé de le faire, sans se rendre compte de ce qui l’attendait. Sitôt sorti du tournage de Bronson  en studio à Londres, il a enchaîné imédiatement dans un environnement radicalement différent : pour figurer les paysages nordiques et le Nouveau monde, il a choisi des décors sauvages en Ecosse. L’avantage, c’est qu’ils étaient vierges de toute trace de civilisation, mais en contrepartie, ils étaient difficiles d’accès. Une heure de voiture plus une heure de marche à pied étaient nécessaires pour atteindre les lieux de tournage, sans compter que les  techniciens devaient porter eux-mêmes leur propre matériel. Les conditions climatiques ajoutaient à la difficulté : c’était l’été, mais l’altitude génère des variations de températures extrêmes, alternant le gel et les fortes chaleurs dans la même journée.
D’autre part, Refn voulait tourner son film à la caméra portée, comme un documentaire, mais en voyant l’état du terrain il s’est rendu compte qu’il serait impossible de tourner ainsi et a mis au point dès le second jour un style beaucoup plus contemplatif, à base de plans fixes agrémentés en post production de voiles de couleurs et d’effets hallucinogènes.

Film radical, sans concession, le dernier Nicolas Winding Refn va plus loin que la trilogie "Pusher" et tend de plus en plus vers un cinéma sensoriel, d'une puissance renversante. Voilà donc du cinéma qui se ressent, une expérience que seul cet art offre de temps à autre. ...

- Tu ne comprendras point Comment expliquer ce que je venais de voir ? Certes, je pourrais dire que la trame ressemble à celle d’Aguirre, la colère de Dieu. Et après ? Alors, j’ai pris mon épée de pèlerin et j’ai trouvé une première explication en apprenant comment ...

J'étais parti pour écrire la critique la plus balaise de tout Senscritque quand un malotru a osé prétendre que ce film n'était pas le meilleur de tous les temps. Sauf que comme je sais plus trop comment faire depuis le temps que je n'ai pas écrit un truc sérieux, je vais ...