LE CERCLE LITTÉRAIRE DE GUERNESEY

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A l’heure du texto, du mail et des réseaux sociaux, le simple fait d’évoquer le plaisir de recevoir une lettre par courrier postal vous fait passer, soit pour un vieillard sénile, soit pour un passéiste aigri. Et pourtant oui ; découvrir dans sa boîte au lettre, (je parle de la vraie, en métal ou en bois, accrochée devant votre maison ou au bas de votre immeuble), une enveloppe en papier contenant une feuille sur laquelle on a écrit des mots avec un stylo peut changer votre vie.

C’est ce qui va arriver à Juliet, jeune écrivaine britannique au lendemain de la seconde guerre mondiale. Elle reçoit une lettre d’un habitant de l’île de Guernesey, au large des côtes anglaises, lui révélant l’existence d’un mystérieux « club des amateurs d’épluchures de patate » créé durant le conflit… La visite de Juliet sur place bouleversera son existence et son inspiration.

Le cercle littéraire de Guernesey est une adaptation pétillante et émouvante du roman best-seller paru en 2008, signé par Mary Ann Schaffer et Annie Barrows…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LETTRES OUVERTES A JANE AUSTEN (Pas facile de faire passer à l'écran l'émotion et la passion d'un groupe de lecteurs pour un auteur ou la littérature dans son ensemble. Ces deux films y parviennent...) ou encore APPOINTMENT WITH VENUS (Une île en temps de guerre : que faire face à l'invasion, à l'occupant ? Jersey ou Guernesey ont connu ces périodes troublées, troublantes...).

On cherche parfois ce qui a bien pu convaincre un metteur en scène à se lancer dans l’aventure toujours risquée d’un nouveau film. L’envie d’un challenge professionnel, le plaisir de faire tourner des acteurs avec lesquels on n’a encore jamais travaillé ou simplement le besoin d’argent : les raisons sont multiples. Pour Mike Newell, la raison de base tient à la longueur du titre anglais du film que vous venez de regarder, titre qui est exactement celui du roman original et l’un des plus longs de l’histoire du cinéma : Le club littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Guernesey !

Bon, vous vous en doutez, ce n’est pas pour cette unique explication que Newell s’est passionné pour ce script-là… Le réalisateur britannique, sachez-le, a inscrit son nom au fronton de quelques immenses succès du box-office mondial. Il se fait remarquer dès 1980 avec La malédiction de la vallée des rois, film d’aventure qui n’est certes pas resté dans les annales du 7e art mais qui est un des derniers notables tournés par Charlton Heston, un des géants d’Hollywood… En 1994 et après quelques mises en scène alimentaires et anecdotiques, dirons-nous, Mike Newell se voit offrir un retour au pays de sa Gracieuse Majesté Elizabeth II pour ce qui apparaît de prime abord comme une gentille bluette comico-romantique : Quatre mariages et un enterrement. 245 millions de $ de recettes mondiales plus tard, cette fresque suivant la vie d’un groupe d’amis au fil de leurs joies et peines reste une merveille de drôlerie et de tendresse, portée par un casting épatant et charmant : Hugh Grant, Kristin Scott-Thomas ou Andie MacDowell.

Changement de genre trois ans plus tard avec Donnie Brasco, polar violent et haletant racontant l’histoire vraie d’un flic du FBI ayant infiltré l’une des familles de la mafia new-yorkaise, avec Johnny Depp et Al Pacino… Nouvelle bifurcation et nouveau carton en 2005 avec La coupe de feu, 4e volet et l‘un des plus réussis de la saga Harry Potter.

Avant de commencer, le lecteur doit être averti de trois points. Premièrement, je n'ai jamais lu le livre dont est tiré ce film. Deuxièmement, mes goûts cinématographiques ne sont ni des plus sûrs, ni des plus stables. Pour finir, je n'écris jamais avec recul. À la vue ...

Kit de survie 1946, Londres: Juliette vient de terminer son livre inspiré de Shakespeare. Elle entretient une correspondance avec Dawsey, membre du club littéraire de Guernsey, qui chaque semaine et malgré la guerre, se réunissait pour déguster la tarte locale et éplucher ...

« Dis-moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es. Dis-moi ce que tu aimes et je te dirai qui tu es. Dis-moi ce que tu écoutes et je te dirai qui tu es... » Il faut bien avouer qu’on en dit sans doute encore plus long sur soi que sur l’objet de son commentaire, lorsque l’on ...