LANCELOT DU LAC

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Que savez-vous exactement du roi Arthur ? Attention : je ne parle pas du seigneur cathodique, souverain des audiences à la télé mais bien du roi Arthur qui régna sur la Table Ronde, majesté catholique à la recherche du Graal...  Et justement, le film de Robert Bresson qui va suivre retrace un des épisodes de la quête de cette coupe sacrée, supposée avoir recueilli le sang du Christ.

Selon la légende, Lancelot, (un des chevaliers d’Arthur), supposé être le plus pur d’entre eux parti chercher le Graal sans jamais le trouver. A son retour à Camelot, Lancelot se demande si son échec n’est pas dû à sa liaison secrète avec Guenièvre, l’épouse de son roi...

Dans une passionnante étude sur la foi et la pureté, Bresson tisse en 1974 une fresque sur la terrible opposition entre l’amour de Dieu et l’amour physique, confiant à des acteurs peu connus les clés de personnages quasi mythologiques. Expérience qu’il avait déjà tentée en 1962 avec son « Procès de Jeanne d’Arc »...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PROCES DE JEANNE D'ARC (Robert Bresson aux commandes de ces deux films qui traitent en fait d'un même sujet : le sacrifice envers une cause qui vous dépasse et la quête de la pureté...) ou encore LANCELOT LE PREMIER CHEVALIER (Le personnage du mythe de la Table Ronde symbolise la pureté au service de la recherche du Graal... En voici deux évocations : l'une introspective, l'autre plus spectaculaire !).

Si vous avez bien regardé le générique de « Lancelot du lac », vous aurez peut-être noté le nom surprenant d’un des producteurs du film de Robert Bresson : Jean Yanne ! Oui, LE Jean Yanne de « Deux heures moins le quart avant Jésus Christ » ou de « Moi y en a vouloir des sous », le pourfendeur de la bien-pensance, l’amateur de grivoiserie au service d’un des cinéastes les plus attachés à l’épure... Une association étonnante mais fructueuse : Yanne racontait par exemple que Bresson avait passé un après-midi tout entier en post-synchronisation pour trouver le bon son du bon tisonnier tombant sur le sol ! C’est peut-être la figure de Lancelot du Lac qui a pu ainsi abattre les barrières entre deux styles de cinéma qui n’avaient à apriori rien pour se rencontrer. Et au-delà, sans doute, la mystérieuse quête du Graal, qui depuis le Moyen-Age a inspiré les conteurs, les musiciens, les poètes, les écrivains et ensuite les cinéastes.

En 1912 déjà, le réalisateur italien Mario Caserini lui consacrait un long métrage ésotérique et fantastique, centré sur un autre chevalier de la Table Ronde : Perceval, également lancé sur les traces de la sainte coupe... « Perceval le galois », c’est le titre d’un film signé Eric Rohmer en 1979 dans lequel Fabrice Luchini obtient son premier 1er rôle très remarqué, tout en collants moulants et expressions du français médiéval... Une véritable expérience de cinéma qui frôle parfois la comédie, là où les Monty Python se sont franchement engouffrés avec « Sacré Graal » en 1975 ! Dans un monde totalement absurde, (leur marque de fabrique), on y suit les chevaliers soumis à diverses épreuves comme celle de la tentation de la chair ou un combat acharné contre un redoutable lapin tueur !

Un des Monty Python, Terry Gilliam, évoquera à nouveau le Graal dans « Fisher King » en 1991, transposant l’épopée dans le monde contemporain. N’oublions pas enfin « Indiana Jones et la dernière croisade » de Steven Spielberg en 1989, dans lequel Harrison Ford et Sean Connery tentent eux aussi de retrouver la coupe, censée être gage d’immortalité...   

Un film de Bresson, c’est toujours une expérience étrange. Avec ce Lancelot du lac, on est assez loin de Kaamelott ou des Monthy Python ! Même si ça commence de façon (involontairement) comique, avec des chevaliers pourfendus qui pissent le sang tels des gorets qu’on vient ...

Un film prenant place dans les légendes arthurienne et plus particulièrement sur Lancelot du lac et son histoire d'amour avec la reine Guenièvre. La réalisation est extrement sobre et austère, on est tres loin du excalibur de Borrman par exemple. Ici les décor sont simple ...

Ici, on découvre un Robert Bresson qui se situe dans l'action, avec les duels de joutes, et la romance interdite entre Lancelot et Guenièvre, et le complot de Mordred pour le faire destituer auprès de la cour. Plus que la mise en scène, c'est surtout le traitement du son que ...