LA (TRÈS) GRANDE ÉVASION

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Yannick Kergoat et Denis Robert s’attaquent à un sujet passionnant dans le documentaire  La (très) grande évasion. L’évasion fiscale et la façon dont certaines multinationales et particuliers fortunés s’arrangent pour ne pas payer d’impôts en France est le thème de ce documentaire qu’ils ont voulu rendre aussi informatif que drôle. Leur but est de montrer que, quoi qu’en disent les gouvernants, on peut endiguer ces pratiques alors que les inégalités entre les riches et les pauvres se creusent de plus en plus. Ils souhaitaient rendre leur démonstration claire de façon à ce qu’elle soit compréhensible par des spectateurs qui n’y connaissent rien en économie. 

Yannick Kergoat est un monteur réputé qui a remporté un César en 2001 pour Harry, un ami qui vous veut du bien de Dominik Moll. Il a co-réalisé le documentaire Les Nouveaux chiens de garde (2011) avec Gilles Balbastre et signé le téléfilm en deux partie Régis Debray, portrait d’un candide (2016) pour la télévision. Denis Robert est journaliste et auteur. Il a travaillé douze ans à Libération. D’avril 2019 à 2020, il a dirigé la rédaction du Média avant de créer sa web TV Blast en 2021. Il est notamment connu pour ses enquêtes sur l’affaire Clearstram. Gilles Lellouche l’incarne dans L’Enquête (2015) de Vincent Garenq, fiction qui revient sur cette affaire. 

Ils se sont alliés au producteur Bertrand Faivre pour La (très) grande évasion. Ce dernier  a collaboré à de nombreux documentaires comme La Panthère de neiges (2021) de Marie Amiguet et Vincent Munier et Un pays qui se tient sage de David Dufresne. Il a également produit les fictions Si demain de Fabienne Godet et La Syndicaliste de Jean-Paul Salomé (2023).

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN PAYS QUI SE TIENT SAGE (Un film passionnant dans lequel David Dufresne revient sur les violences policières et le mécontentement grandissant de la population pendant la crise des "Gilets jaunes".) ou encore EVASION FISCALE, LE HOLD-UP DU SIÈCLE (Xavier Harel livre lui-aussi des explications lumineuses sur ce suejt.).

Yann Gergoat et Denis Robert, co-réalisateurs de La (très) grande évasion ont tenu à faire un film de cinéma. Ils savaient que cela leur donnait une liberté éditoriale totale dont ils n’auraient jamais bénéficié s’ils avaient travaillé pour une chaîne de télévision. Ils voulaient aussi s’adresser à un autre public que celui du petit écran. Le fait de se rendre en salle pour voir leur film leur semblait une démarche importante ainsi que le fait de pouvoir organiser des débats après les projections. Selon eux, la salle de cinéma reste un espace public qui permet de résister à l’influence des médias dominants. Ils ont donc accompagné leur film dans toute la France pour en parler avec le public.

Les réalisateurs ont voulu donner la parole aux personnes qui luttent contre l’évasion fiscale tels que les ONG, les économistes, les magistrats et les universitaires. Ils ont, en revanche, choisi de ne pas demander à la classe politique de s’exprimer. Seul Pascal Saint-Amand, le directeur du Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE, a fait exception  à cette règle qu’il s’étaient fixée afin d’éviter la « langue de bois ». Ils n’ont cependant conservé que trente seconde de l’entretien d’une heure et demie qu’il leur avait accordé.

Yann Gergoat et Denis Robert ont décidé d’adopter un ton ironique dans l’espoir de ne pas prêcher que des personnes déjà converties à leur cause ou connaissant déjà bien le sujet. Ils étaient convaincus qu’ils devaient éviter d’être ennuyeux sur un thème qui peut sembler aride. Ils souhaitaient éviter d’adopter un ton trop professoral qui pourrait rebuter le public potentiel.

Ce documentaire dénonce le fonctionnement des paradis fiscaux (états ayant une fiscalité très faible, pratiquant le secret bancaire, disposant de nombreux établissements financiers et d’une situation politique stable), la collusion des gouvernements avec les multinationales ...

Rien que je ne sache déjà, mais les informations sont rappelées au petit peuple dont je suis de manière très pédagogique. Juste après la sortie de la salle, le petit peuple ne peut que ressentir son impuissance et avoir envie de tout casser pour exprimer son impuissance ...