LA SANCTION

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Le grand Clint joue sur les deux tableaux : à la fois collectionneur d’art et arrangeur de portrait pour le gouvernement. Il voudrait bien prendre sa retraite mais son hobby a un prix. Alors il accepte une mission ultime.

Dans La sanction, Eastwood est, comme souvent, devant et derrière la caméra. Le film, sorti en 1975, a pour titre original The Eiger Sanction du nom de la montagne suisse sur laquelle l’action se déroule en partie, en particulier sa face nord, réputée dangereuse.

C’est le quatrième film réalisé par le maître en quatre ans et il fut un succès modeste si on le compare à ses westerns ou à la série des Dirty Harry. Il s’agit d’un thriller vertical, un de ces films où le milieu extrême n’est pas le moindre des ennemis auquel le héros est amené à se confronter.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CLIFFHANGER DE RENNY HARLIN (1993) (Le montagnard est là et il s'appelle Stallone. Un des films d'action parmi les plus spectaculaire de Sly qui joue à nous faire peur entre abîmes et crevasses. Et comme un film est toujours meilleur quand le méchant est réussi, c'est John Lithgow qui s'y colle et il est mauvais comme la gale.) ou encore ESPION LÈVE-TOI D'YVES BOISSET (1982) (La Suisse est un pays neutre mais, chacun le sait, Zurich est un nid d'espion. Boisset dans une intrigue tortueuse et paranoïaque raconte l'internationale des tueurs et des contrats gouvernementaux, ceux qui s'exercent au-dessus de toutes lois.).

Bon, c’est du brutal, avec charmantes plaisanteries sexistes et homophobes sans qu’à l’époque ont y ait vu matière à discrimination. Mais il est vrai, quelques peu choquantes aujourd’hui, même si les héros ne sont pas des intellectuels de gauche. Au demeurant, assumant toujours avec grandeur sa contradiction, Clint fait tourner des actrices noire ou semi-indiennes. Vonetta McGee notamment est connue pour avoir été une héroïne de la Blaxpoitation et a tenu a le rôle principal dans le Grand Silence de Corbucci avec Trintignant et Kinski.

Eastwood un peu intimidé par le caractère extrême du tournage avait proposé le film à Don Siegel. Après quelques atermoiements non seulement il va le réaliser mais y jouer le rôle principal, après que Paul Newman initialement pressenti l’ait refusé. Le tournage sera endeuillé dés les second jour par la mort de David Knowles alpiniste et conseiller technique. Clint faillit alors abandonner, mais les autres alpinistes parvinrent à le convaincre de continuer. The show must go on y compris sur les parois.

Cinq semaines sur l’Eiger, et quelques autres dans l’Arizona, à Monument Valley notamment sur les terres du grand chef Ford, en feront un tournage aussi âpre que contrasté. Eastwood ne se dégonfla pas et effectua lui-même la plupart des cascades, y compris celle où il coupe la corde au-dessus d’un à pic de 700 mètres. Le film, sans être complètement maudit, ne porta pas chance à Jack Cassidy, celui qui joue le traitre gay: il mourut un an plus tard, à 49 ans, dans sa maison en feu. Il s’était endormi sur sa cigarette allumée. Un mot encore sur Georges Kennedy qui dans le film explique que sa fille était une junkie. C’était le cas dans sa vie privée, à telle enseigne qu’il adopta en 2000 sa petite-fille, la mère étant privée du droit de garde. Pourtant, que la montagne est belle…

Aussi improbable que cela puisse paraître Clint est un ancien alpiniste/espion à la retraite doublé d'un professeur d'art à l'université. Je vous jure. Si vous arrivez à croire à ce postulat alors vous n'aurez aucun mal à croire que son ancien patron (un albinos photosensible... ...

J'ignorais que Clint avait fait dans le graveleux. Car oui, dans ce film, toute tentative d'humour est assez vulgaire, grossier, souvent scato, raciste et misogyne. Clint s'en donne à coeur joie dans le genre macho un peu con. C'est d'autant plus improbable que le film est avant ...

En regardant cette réalisation d'Eastwood, on a l'impression que l'homme s'est dit qu'il allait prendre tous les codes des films d'espionnage. Les rassembler, pour pousser le curseur à son maximum. L'histoire est une espèce de truc bidon qui ne tient pas la route une seconde. ...