LA RÉGION SAUVAGE

en VOD

Il y a certaines propositions qui ne se refusent pas et d’autres auxquelles il vaudrait mieux bien réfléchir avant de les accepter... Celle du film La région sauvage que vous allez découvrir rentre dans les deux catégories !

Imaginez une cabane perdue au fond de la forêt, dans laquelle une étrange créature gardée par un couple tout aussi bizarre, attend ses visiteurs avec la promesse de leur procurer un plaisir sexuel inédit et jamais atteint... Le souci, c’est que ces ébats se terminent parfois de manière un peu spéciale et brutale, voire mortelle et définitive !

Le réalisateur mexicain Amat Escalante vous propose une virée cauchemardesque et horrifique qui ne se contente pas d’être violente et dérangeante mais vient aussi bousculer nos certitudes sur l’identité, la féminité, la masculinité, la solitude et le désir, quel qu’il soit... A l’affiche, des acteurs professionnels (ça n’a pas toujours été le cas avec Escalante) mais aussi des visages inconnus pour le grand public, ce qui ne les empêche pas d’être d’emblée familiers dans ce long cauchemar...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FRISSONS (Parce que David Cronenberg est le meilleur lorsqu'il s'agit de mélanger le sexe et la mort, et de donner naissance à des monstres mémorables.) ou encore UROTSUKIDOJI (Parce que ce dessin animé pour adultes présente des scènes de sexe avec des tentacules, une spécialité japonaise que "La Région sauvage" adapte au Mexique.).

La région sauvage est le 4e film d’Amat Escalante, longtemps présenté comme l’enfant terrible du cinéma mexicain, une sorte d’Almodovar de la pampa, dont la première réalisation Sangre en 2005 posait déjà les bases du thriller sexuel...

Escalante est un des ténors de la longue relation mexicaine avec le 7e art. Une tradition qui remonte quasiment aux temps des pionniers de la pellicule puisque le tout premier film recensé là-bas date de 1896, soit un an à peine après l’invention des frères Lumière. On estime l’âge d’or du cinéma mexicain aux années 1935-1958 avec de grands noms comme Luis Bunuel, (né en Espagne mais naturalisé par la suite), ou Arturo Ripstein, mais à partir de la fin de 20e siècle, le pays a également révélé une nouvelle génération de metteurs en scène qui, bien au-delà de leurs frontières, ont su séduire le très grand public et rafler quelques-unes des récompenses les plus prestigieuses du cinéma mondial... C’est le cas de Carlos Reygadas, célébré au festival de Cannes en 2007 pour Lumière silencieuse et en 2012 pour Post tenebras lux mais de manière plus évidente, on peut aussi citer les noms de Guillermo del Toro, Alfonso Cuaron et Alejandro Gonzalez Inarritu. Du premier, on retient évidemment ses fresques fantastiques comme Mimic, Hell boy, Crimson peak ou The shape of water, salué par le Lion d’Or au festival de Venise 2017.

Alfonso Cuaron lui avait d’abord choisi de faire ses classes à domicile avant d’être repéré par Hollywood au début des années 2000 au point de se voir confier la réalisation du 3e volet de la saga Harry Potter, Le prisonnier d’Azkaban. Un triomphe planétaire qui permettra à Cuaron d’enchaîner avec Les fils de l’homme puis Gravity, époustouflant space-opéra dans lequel Sandra Bullock et George Clooney jouaient aux naufragés de l’espace. Enfin Inarritu qui, de Amours chiennes à The revenant en passant par Babel ou 21 grammes trace avec bonheur et talent le chemin d’un cinéma d’auteur populaire...

Alejandra et Angel forme un couple en crise avec leurs 2 enfants. Ils font la connaissance de Veronica, blessée après une étrange expérience sexuelle avec une entité dans une cabane. J'avais vu Los Bastardos d' Amat Escalante il y a quelques années, un film brutal et sans ...

Amat Escalante n’est pas un réalisateur qui a froid aux yeux. A l’image d’une certaine vague du cinéma mexicain qui voit en son sein, Michel Franco ou Carlos Reygadas, le cinéaste aiguise son style entre une forme documentariste austère et une violence visuelle sèche ...

Le sexe. Objet de fascination comme de révulsion. Pourvoyeur de bien-être comme de violence, vecteur de vie comme de maladie (mais la vie n'est-elle pas elle-même une maladie ?). Celui qui émancipe en même temps qu'il assujettit, nous couronne de honte en même temps que de ...