LA PRISON DES GARCES

en VOD

Allez, soyons honnêtes : dès que nous entendons parler de femmes en prison, nous fantasmons tout de suite sur les amours saphiques. A croire qu'en taule, elles ne font que ça. La Prison des garces est évidemment fort loin d'un film naturaliste et l'authenticité n'a pas grand-chose à faire ici. Prison pour femmes, d'accord mais alors, ce serait Geneviève de Fontenay qui aurait fait le casting.
Les deux héroïnes, Tracy et Elizabeth,  sont incarcérées pour avoir molesté leurs machos de maris qui avaient une fâcheuse tendance à les prendre pour des esclaves. Oui, vous avez bien entendu. Le réalisateur Paul Thomas nous raconte aussi une histoire où il soulève le problème de l'égalité des sexes, devant la société et devant la justice. Il est aussi question du droit des femmes dans un monde machiste. Il n'empêche qu'en prison, quand est en manque d'hommes, on a l'impression d'être en Enfer et en Enfer qui croisons-nous ? Le Diable en personne. C'est donc grâce à Satan que nos deux héroïnes vont sortir de taule et trouver des mâles en rut, réels ou imaginaires, pour les satisfaire. Il va aussi les aider à se venger de leurs maris qui les ont abandonnées à leur triste sort.

Mais attention, lorsque l'on fait un pacte avec le Diable, il y a toujours un prix à payer...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE DEVIL IN MISS JONES ou encore LA BEAUTÉ DU DIABLE (DIR. RENÉ CLAIR) .

Je connais personnellement pas mal de types qui adoreraient se faire enfermer dans le genre de pénitencier que l'on voit au début du film. Mais Paul Thomas sait de quoi il parle quand il traite de l'univers carcéral. En 1982, il a eu des petits soucis avec la justice de son pays lorsqu'il a été arrêté en possession de cocaïne à son retour d'Amérique latine. Condamné, il passera toute une année en prison. C'est peu de temps après cet épisode douloureux qu'il décidera de s'essayer à la mise en scène avec le talent que l'on sait.
Il retrouve ici un de ses acteurs fétiche, en l'occurrence, Randy Spears qu'il avait remarquablement dirigé dans "La masseuse", un film singulièrement envoûtant où il incarnait un puceau, bien loin de son personnage de Belzébuth protéiforme.
Les scènes de sexe sont étonnamment bien filmées et remarquablement jouées. Le fait d'avoir laissé dans la version française le son direct des hardeurs américains et qu'on puisse profiter des orgasmes sonores de Raylene ou d'April ajoutent à l'efficacité de la chose.
Vous aurez sans doute reconnu dans la scène du palace où Kylie Ireland trompe son futur mari, Herschel Savage, vieux routier du hard US  qui vient faire une brève apparition dans le film de son ami et qui, en prenant de la bouteille, a aussi pris quelques kilos et s'est mis à ressembler à Henry Kissinger, Prix Nobel de la Paix en 1973. La plantureuse et spectaculaire Raylene qui interprète Tracy retrouvera encore Paul Thomas dans cinq autres films dont le sulfureux Artemisia directement inspiré par le film français du même titre réalisé par Agnès Merlet avec Valentina Cervi et Michel Serrault.