LA PLUS BELLE POUR ALLER DANSER

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Quand La plus belle pour aller danser commence, il y a un petit air des bande-dessinés et des livres de notre enfance, du Petit Nicolas à Cédric. Le film raconte un bout d’adolescence de Marie-Luce, introvertie et trop adulte pour les gens de son âge, et qui, pour plaire à un garçon, se fait passer elle-même pour un homme. Cet art du travestissement, elle le puise chez Marivaux et dans les conseils d’Albert (Pierre Richard). Et si elle reçoit les conseils d’un vieil homme, c’est parce qu’elle vit avec son père qui s’occupe d’une résidence pour seniors. 

Dès lors, La plus belle pour aller danser tient avant tout par un chouette casting de trognes attachantes. Outre le génial Pierre Richard, Guy Marchand, Firmine Richard ou Olivier Saladin constituent cette bande du troisième âge enjouée et polissonne. Le rôle du père échoit à Philippe Katerine, toujours parfait dans le pas de côté et sa manière d’être un peu à la lisière du réel. Il ne voit pas sa fille grandir, cache son chagrin et un deuil ancien. Il rappelle son rôle de père délicat et maladroit qu’il tenait aussi dans Petite Solange d’Axelle Ropert.  

Mais la vraie révélation de La plus belle pour aller danser reste le rôle principal tenu par Brune Moulin. Il fallait trouver pour le personnage de Marie-Luce une jeune fille capable de se travestir et d’avoir du charisme en garçon, tout en ayant une aura différente en jeune fille. Et c’est après des mois de recherches à travers la France que Victoria Bedos, la réalisatrice, trouve sa perle rare : « Il fallait que physiquement, elle soit crédible en garçon. Non seulement Brune répondait à ces critères masculin/féminin et était à l’aise dans les deux rôles, mais en plus, elle a un don absolu pour le jeu, une aisance, une profondeur, je dirais même une magie. » 

Dans le même genre, vous pourriez aimer Un Petit miracle de Sophie Boudre qui prend aussi place dans un établissement de troisième âge et qui, à cause d’un incendie accidentel de l’école communale, voit les écoliers venir faire cours chez eux. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TOMBOY (Dans le film de Céline Sciamma, une jeune fille décide aussi de se faire passer pour un garçon pour mieux s'intégrer, et mieux se révéler) ou encore UN PETIT MIRACLE (Le film parle aussi de seniors en contacts avec des plus jeunes (ici, des enfants).).

Cette histoire de travestissement au cœur du film ouvre plusieurs pistes de lectures. Il y a une lecture générale, sur les métamorphoses de l’adolescence, où les envies changent, le corps aussi. Les angoisses du père incarné par Philippe Katerine en sont témoins : au moment d'aller voir la pédopsychiatre (jouée par Alice Belaïdi), ce n’est pas Marie-Luce qui est interrogée, mais le père. Ce dernier refuse de voir le temps avancer, son bébé grandir. C’est un film où il est question pour le parent d’accepter cette mue. Si elle ne l’a pas formulé ainsi, la réalisatrice Victoria Bedos, fille de Guy, raconte qu’elle a écrit ce film alors que son père vieillissait, et que ça a influé. 

En somme l’acceptation fonctionne dans les deux sens : aux plus jeunes (et donc aux enfants) d’accepter que les parents vieillissent, qu’ils ne soient plus dans le coup. Le personnage de Pierre Richard tente de renouer avec ses enfants, un autre cherche, en vain, sa femme décédée. Finalement, le lien est plus aisé avec les petits-enfants qui de fait ont accepté le vieillissement de leurs aînés. Plusieurs scènes, dont celle de fin, l'illustrent. 

Il y a enfin la lecture littérale du travestissement et des questions de genre. Marie-Luce/Léo cherche à se faire accepter mais se sent bien dans cette “nouvelle peau”. Quand Léo attire les regards, c’est Marie-Luce qui en tire les bénéfices. Le film rappelle l’excellent Tomboy, de Céline Sciamma, qui racontait aussi le travestissement de Laure en garçon pour se faire accepter par eux. Mais à cette dimension, Victoria Bedos décide d’y ajouter la question de la sexualité. Si l’homosexualité est réprimandée lors d’une scène par un personnage explicitement stupide, pour le reste du monde (et des élèves) c’est en réalité une chose normalisée. Comme si la nouvelle génération avait - dans sa grande majorité- accepté que l’orientation sexuelle ne soit plus un problème.

Avant d'écrire cette critique , j'ai pris le temps de lire ce que les autres internautes ont écris, ce qu'ils en avaient pensé... et j'avoue être surprise . Alors je n'ai bien sure pas TOUT lu , seulement quelques critiques et ce qui en ressortait était ...

Victoria Bedos nous livre ici une très jolie comédie en tant que réalisatrice.Le film traite avant tout de la famille, de la difficulté d'être père ou de celle de trouver sa place en tant qu'adolescent dans une société où les codes évoluent sans cesse et où trouver ...

ben oui une petite merveille de justesse de finesse d'humour de jeux d'acteurs de scenario de sentiments de vie.Allez y sauf si vous cherchez un manifeste transgenre ou des drames glauques ou des eclats de rires à chaque scène. Cest juste un petit chef d'œuvre ...