LA PETITE SIRENE

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Dans les années 2010, pas moins de trois projets d’adaptation du conte d’Andersen ont été mis en chantier simultanément, et lorsque la bande-annonce de cette version de La petite sirène est apparue sur le Net, elle a été vue par des dizaines de millions d’internautes qui croyaient avoir affaire au projet de Disney.

Dans ce film, on entend Shirley Mac Laine raconter à ses deux petites filles l’histoire telle qu’elle l’a vécue lorsqu’elle était une petite fille dans les années 30. Orpheline, elle vivait avec son oncle Cam, un reporter envoyé dans le Mississippi enquêter sur un élixir miraculeux soi-disant fabriqué avec l’eau d’un aquarium pour une vraie sirène.

En fait, la sirène était une attraction de cirque, incarnée par Elizabeth, qu’il fallait à tout prix libérer de l’emprise maléfique du directeur du cirque Alonzo.De tous les projets d’adaptation, celui-ci est peut-être le plus original parce que le plus éloigné du système conventionnel. Il s’adresse manifestement aux enfants, et à ce titre, il demande à être vu avec candeur et sans préjugés.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE ROI ET L'OISEAU (Adaptation d'un conte de Hans Christian Andersen) ou encore PRINCESS BRIDE (Un grand-père raconte à son petit-fils sa propre version d'un conte de fées).

La petite sirène ne ressemble à rien de ce qui sort habituellement d’une industrie qui ne laisse rien au hasard. D’ordinaire, un projet est supervisé par des dizaines d’intermédiaires avant de recevoir le feu vert. Le scénario en particulier fait l’objet d’une attention scrupuleuse, étant relu par de multiples lecteurs qui exigent presque systématiquement des réécritures, avec pour effet de transformer le matériau d’origine en le vidant souvent de sa substance. Ici, on a l’impression que la première version du scénario a été filmée telle quelle, sans relecture ni surveillance, avec un résultat à double tranchant : ce qu’on perd en fluidité et en efficacité, on le gagne en originalité et en spontanéité. Mais si on se laisse aller à adopter le point de vue de la petite-fille, il est normal que tout ce qui est souhaitable arrive, et il n’est pas ridicule que la force de l’amour guide les personnages.

En surface, le film donne l‘illusion de la compétence technique, avec des effets d’un niveau acceptable, ce qui est la moindre des choses venant de la part du coréalisateur Chris Bouchard. C’est un spécialiste des effets numériques, qui a participé à Gravity et Solo. Il a aussi réalisé le court The hunt for Gollum, qui a gagné de multiples prix.

Pourtant, la candeur du scénario se reflète aussi dans la mise en scène qui, volontairement ou non, multiplie les choses à ne pas faire, et ravira les amateurs d’incongruités. Il y a des fautes de rythme, les plans sont trop longs comme s’il fallait remplir la durée règlementaire d’1H25. Les scènes d’aquarium sont particulièrement amusantes, l’actrice interprétant Elizabeth n’étant manifestement pas à son aise puisqu’elle passe son temps à lutter pour rester au fond alors que ses poumons remplis d’air l’attirent irrésistiblement vers la surface. Son costume de sirène est aussi un peu maladroit. Mais en dépit de ses défauts, le film a été réalisé avec une telle conviction vis-à-vis de l’histoire qu’il raconte que c’en est touchant.   

Ce n'est pas l'histoire traditionnel de la petite sirène que nous racontait maman avant de dormir. Mais cette histoire original nous amènes dans les abimes d'un monde haut en couleur et aux belles féérie. Beau film agréable à regarder que je recomande à petit et grand. ...