LA PASSION VAN GOGH

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Production britannico-polonaise, La Passion Van Gogh est le premier long métrage entièrement peint à la main, précisent la Polonaise Dorota Kobiela et le Britannique Hugh Welchman, les deux auteurs de cet incroyable projet, donnant vie aux toiles du peintre, avec plus de 62.000 plans, peints à la mains, par 90 artistes professionnels venus du monde entier, basés en Pologne et en Grèce, au sein d’un studio baptisé « Loving Vincent ». Tout un programme ! 

« On ne peut s’exprimer que par nos tableaux », avait écrit Van Gogh dans sa dernière lettre. Le prenant au mot, les auteurs du film que vous allez voir revisitent ses toiles pour nous conter sa véritable histoire. Tout d’abord tourné comme un film en prise de vue réelles, avec des acteurs en chair et en os, chaque plan a été, ensuite et un à un, peint à l’huile. Le résultat est donc le mariage du jeu des comédiens et du travail des peintres-animateurs.    

Nommé aux Oscars, aux Golden Globes et aux Bafta, la Passion Van Gogh reçut le prix du public du Festival international du film d'animation d'Annecy 2017. Dans la version française, et dans le rôle majeur d’Armand Roulin, l’homme partant à la découverte de qui fut véritablement Vincent Van Gogh, vous reconnaîtrez sans doute la voix de Pierre Niney. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE TABLEAU (2011) (Des personnages, pas tous achevés, voyagent dans la toile qu’un peintre a abandonnée, pour une raison inconnue...) ou encore LA VIE PASSIONNÉE DE VINCENT VAN GOGH (1956) (Face à Anthony Quinn (Gauguin), c'est Kirk Douglas qui incarne Van Gogh.).

Tous les personnages du film que vous venez de voir ont d’abord été incarnés par des comédiens, évoluant au milieu de décors évoquant les toiles du peintre ou devant des fonds verts. Dans ce cas, des tableaux de Van Gogh y furent, par la suite, incrustés, puis animés en infographie. Le tournage des prises de vues réelles eut lieu à Londres et à Wroclaw, capitale de Basse-Silésie. Les deux directeurs de la photo ayant travaillé sur ces séquences ne sont autres que le Polonais Lukasz Zal, nommé à l’Oscar pour son travail sur Ida – de Pawel Pawlikowski, Oscar du meilleur film étranger 2015 –, et l’Américain Tristan Oliver, grand spécialiste du film d’animation, dont le nom apparaît notamment au générique de Chicken Run et Wallace et Gromit - Le mystère du lapin-garou.

Les images réelles ainsi enregistrées, passèrent ensuite entre les mains, ou plutôt sous les pinceaux, de peintres-animateurs qui, bien avant le tournage avaient travaillé sur l’œuvre de Van Gogh afin de lui ajouter cette dimension purement cinématographique : le mouvement. C’est ainsi que l’on retrouve dans le film 94 toiles du maître, presque à l’identique, et 31 autres reproduites intégralement ou partiellement. Chaque seconde du film est composée de 12 photos haute résolution. Pendant la projection, le spectateur découvre donc 62.450 photos haute résolution d’authentiques peintures à l’huile.

Alors qu’on allait, deux mois plus tard, le retrouver en Romain Gary dans La Promesse de l’aube d’Eric Barbier, Pierre Niney fut ravi de prêter sa voix à Armand Roulin, « un garçon, expliquera-t-il, qui va s’ouvrir et se découvrir en s’attachant à la trajectoire d’un homme qu’il ne connaît pas du tout ». Niney ira même jusqu’à surnommer son personnage « Colombo », en raison de l’enquête qu’il mène et de toutes les questions qu’il pose ! Si Pierre Murat, dans Télérama, se demanda, justement, ce que Pierre Niney « était allé faire dans cette galère » et si Christian Viviani, dans Positif, conseilla à ses lecteurs d’« aller plutôt au musée », une grande partie de la critique salua la prouesse technique. Caroline Vié, dans 20 minutes, évoqua un « voyage magique » et Maryvonne Ollivry, dans Télé Loisirs, un « petit chef-d’œuvre ». Enfin, dans Première, Christophe Narbonne qui, lui aussi pensa à Colombo et à ses enquêtes, acheva son article par un définitif : « Pari gagné haut le pinceau. »

Loving Vincent n'est en rien un long métrage comme les autres. Sans renier les multiples aspects qui le composent, il les digère pour un résultat unique. Ce n'est pas un simple film d'animation, policier, biopic, documentaire mais tout ça à la fois et plus encore. Je reviens ...

Vincent Van Gogh est mort à Auvers-sur-Oise le 29 juillet 1890 (il avait 37 ans), deux jours après s’être tiré une balle dans le ventre, quelque part dans un champ. L’histoire dit qu’il a trouvé la force de rentrer à l’auberge Ravoux où il séjournait, mais qu’il ...

[Texte également lisible sur le Webzine Benzinemag] Il est de ces projets qui fascinent, que l’on repère à sa genèse, attiré par une curiosité sans borne. La rencontre entre le 3e art et le 7e est forcément de ceux-là, surtout quand celle-ci tend à ouvrir une porte ...