LA NUIT EST MON ROYAUME

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Attention : nous ouvrons avec « La nuit est mon royaume » un pan du patrimoine cinématographique français. Ce film de 1951, signé Georges Lacombe, offre à Jean Gabin un de ces rôles profonds et intenses qui ont forgé sa légende de superstar.

L’histoire aborde le thème de la cécité et de la reconstruction des êtres. Un cheminot, rendu aveugle par un accident technique de locomotive, décide d’intégrer un centre de rééducation. Il y trouvera la force de tenter de guérir en rencontrant une institutrice, privée de la vue à la naissance. Une romance particulière compliquée par les aléas de la vie, les périodes de découragement et la jalousie…

Un noir et blanc sublime, de beaux décors, des dialogues percutants signés Charles Spaak et un casting éblouissant qui rassemble, outre Gabin, Simone Valère, (immense vedette féminine de l’époque) ou encore Gérard Oury, (futur réalisateur de « La Grande  vadrouille » et de tant de comédies à succès), font de ce film un véritable classique de l’après-guerre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MAR ADENTRO (Un drame du handicap, adapté d'une histoire vraie, celle d'un homme paralysé qui demande à mourir. Un film poétique, malgré la dureté de son sujet.) ou encore LE SECRET MAGNIFIQUE (Une autre histoire de cécité tragique, et un grand mélodrame hollywoodien, où les couleurs sont aussi vives que les sentiments.).

 Jean Gabin reçut la Coupe Volpi du meilleur acteur pour « La nuit est mon royaume », lors du festival de Venise en 1951. C’est, bizarrement, une des rares récompenses accrochée au palmarès de ce monument du cinéma français. Le César d’honneur et posthume accordé à sa mémoire en 1987 éclaire un peu tard une carrière hallucinante. Citer les plus emblématiques de ses films prendrait ici un temps qui de toute façon ne m’est pas imparti !

S’il commence à apparaitre devant une caméra dès les années 20, c’est surtout avant-guerre, que Gabin commence à bâtir sa légende : « La belle équipe » ou « Pépé le Moko » de Jean Duvivier, « Les bas-fonds », « La grande illusion » ou « La bête humaine» de Jean Renoir ou encore « Le quai des brumes » et « Le jour se lève » de Marcel Carné imposent son physique romantique bien charpenté et un style à la fois brut et émouvant inédit à cette époque chez ceux que l’on considère comme le jeunes premiers…

Le conflit mondial interrompt Gabin sur sa lancée. Choisissant de ne pas collaborer avec l’occupant allemand, il déserte les plateaux et s’engage dans le camp allié en 1943 après avoir   abandonné une carrière hollywoodienne qui ne décollera d’ailleurs jamais vraiment… Après la guerre, la reconquête des écrans et du public sera laborieuse. Gérard Philipe, Jean Marais ou Daniel Gélin sont les nouveaux héros romantiques. Georges Lacombe, grâce à « La nuit est mon royaume » mais aussi à « Martin Roumagnac » offre à l’acteur un nouveau répertoire, plus adulte, plus sombre. Gabin va rebondir et enchainer un nombre stupéfiant de rôles emblématiques qui forgeront sa légende, jusqu’à sa retraite des plateaux au milieu des années 70. « Touchez pas au grisbi », « Razzia sur la chnouf », « La traversée de paris », « Les misérables », « Le baron de l’écluse », « Le président », « Un singe en hiver », « Le pacha », « Le clan des siciliens », « Le chat » ou « Deux hommes dans la ville » constitue un héritage unique, celui d’un acteur qui aura traversé nos écrans six décennies durant…

Je poursuis ma découverte de la filmographie de Georges Lacombe avec ce La nuit est mon royaume, qui s’est ma foi révélé une bien belle surprise ! Le pitch ne me disait franchement rien (je suis pas très branché handicapés), mais à défaut de pouvoir mettre la main sur ...

Il y a des choses que je ne m'explique pas : comment un film avec Jean Gabin, pourtant auréolé d'un prix d'interprétation à Venise, peut-il autant passer inaperçu ? Il est rarement cité dans l'évocation de sa filmographie, et c'est pourtant un des sommets de l'acteur, au ...

Un beau film d'un cinéaste, Georges Lacombe, qui mérite mieux que l'oubli dans lequel il est tombé. Il est surtout bien écrit avec un équilibre assez idéal pour ne tomber dans le pathos. S'il est vrai que les personnages sont assez unidimensionnels et que Charles Spaak a ...