LA MAFIA FAIT LA LOI (VERSION RESTAURÉE)

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Chouette, c’est le « jour de la chouette » : « Il Giorno della Civetta ». En français, La Mafia fait la loi, un film que Damiano Damiani, illustre cinéaste derrière (entre autres) Un génie, deux associés, une cloche, a réalisé en 1968. 

Direction la Sicile où un entrepreneur vient d’être assassiné dans d’obscures circonstances. Il faut dire que ce chef d’entreprise avait refusé de jouer le jeu du crime organisé italien. Le Capitaine Bellodi est chargé d’enquêter, et de déterminer si la Mafia est derrière tout ça ou s’il s’agit d’un crime passionnel.

Autour de Franco Nero, qui joue le carabinieri, on retrouve Claudia Cardinale dans la peau d’un témoin, Serge Reggiani dans celle d’un informateur de la police et Lee J. Cobb revêt les oripeaux du capo local. Du cinéma italien, et un peu français, complètement fantasmatique.

Il Giorno della Civetta ou La Mafia fait la loi a été présenté au 18e Festival de Berlin – qui s’est déroulé fin juin 1968 – en compétition officielle mais en est reparti bredouille. Cette année-là, le jury présidé par le scénariste et réalisateur espagnol Luis Garcia Berlanga (Le Bourreau, Todos a la carcel) a attribué l’Ours d’or à Am-stram-gram de Jan Troell, l’Ours d’argent de la meilleure actrice à Stephane Audran pour Les Biches de Chabrol et celui du meilleur acteur à Jean-Louis Trintignant à L’Homme qui ment d’Alain Robbe-Grillet. En revanche, La Mafia fait la loi rafle les prix des meilleur acteur (pour Franco Nero), meilleure actrice (pour Claudia Cardinale) et meilleure production aux Donatello, les récompensés de l’Académie du cinéma italien. 

La Mafia fait la loi est adapté du livre « Le Jour de la chouette » de l’écrivain sicilien Leonardo Sciascia, spécialisé des romans policiers mâtinés de politique. En 1971, il écrit « Le Contexte », dont Francesco Rosi s’inspire pour son long-métrage Cadavres exquis avec Lino Ventura et Tino Carraro, sur l’Italie des années de plomb. Leonardo Sciascia a par ailleurs écrit des scénarios pour le cinéma, comme celui de Viol à l’italienne de Marcello Andrei et celui de Bronte: cronaca di un massacro che i libri di storia non hanno raccontato, film de Florestano Vancini, réalisé en 1971. L’artiste était également poète et… engagé en politique, puisqu’il siégeait au conseil municipal de Palerme sous la bannière du Parti communiste italien et en 1979, il devient député au Parlement, cette fois pour le Parti radical italien.

Le réalisateur Damiano Damiani est reconnu pour ses films sur la mafia (Pizza Connection a reçu l’Ours d’or à Berlin en 1985) mais aussi pour son cinéma social et ses dénonciations de la corruption – comme dans Confession d'un commissaire de police au procureur de la république en 1971. Cinéaste populaire en premier lieu, il a réalisé des westerns spaghetti (El Chuncho en 1966 et Un génie, deux associés, une cloche en 1975) et un film d’horreur, Amityville 2 : le possédé pour lequel il part travailler aux États-Unis. Notons que deux ans après que Claudia Cardinale a reçu son Donatello pour La Mafia fait la loi, Damiano Damiani révèle Ornella Muti au grand public dans Seule contre la mafia. 

C’est dans le virage d’une route de campagne sicilienne, que le film s’ouvre. C’est quasi un décor et une situation de western. Un lieu fort, bercé par le champ des cigales. En bord de chaussée, une présence se cache entre les arbres et les champs de chicorée, un fusil ...

Un solide polar au ton pessimiste porté par un excellent casting, Damiano Damiani dénonce sous la forme d'un polar à l'intrigue prenante une tare de la société italienne tout cela avec intelligence et finesse. ...

L'emprise de la mafia sur le peuple et sa région est bien retranscrite dans ce film de Damiano Damiani. La loi et le pouvoir dans cette partie de l'Italie ce n'est que la Mafia qui l'incarne. Ils sont au courant de tout et tout ce qu'il s'y passe passe forcément par eux. Quand ...