LA CORDILLÈRE DES SONGES

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Avec La Cordillère des songes, le documentariste chilien Patricio Guzman peint un portrait poétique et philosophique de la Cordillère des Andes, cette chaîne montagneuse qui protège les Chiliens autant qu’elle les isole du reste du monde.

Et comme la montagne est aussi le témoin privilégié de l’Histoire du pays, il en profite pour peindre un autre portrait, politique celui-là, du Chili. Notamment grâce à Pablo Salas, documentariste lui aussi, qui filme les soulèvements populaires et les répressions depuis les heures sombres sous Pinochet.

Images d’archive, entretiens, voix-off réflexive, Patricio Guzman, 78 ans, continue un travail de recherche débuté près d’un demi-siècle auparavant et creuse toujours plus avant ses obsessions pour son pays. Une œuvre presque indescriptible, alors faites-nous confiance !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA RÉVERBÉRATION (Là encore, un séjour dans l'Histoire du Chili.) ou encore ETRE VIVANT ET LE SAVOIR (Le film d'Alain Cavalier a été présenté, comme La Cordillère des songes, en séance spéciale à Cannes en 2019.).

Patricio Guzman est parti du Chili lors du coup d’état de Pinochet et s’est exilé en France, d’où il prépare chaque film consacré à son pays. « Je suis donc contraint d’imaginer », explique-t-il, quand on l’interroge sur la « scénarisation » de ses films. « J’imagine une histoire et je construis des personnages inventés. Je l’appelle le scénario imaginaire et cette ‘fiction’ (entre guillemets) me permet de gagner la confiance et l’argent d’un producteur ou d’une chaîne de télévision afin de réaliser le film que moi, je vois ». La Cordillère des songes est le dernier film d’un triptyque, composé de La Nostalgie de la lumière, sorti en 2010, qui s’intéressait au nord du Chili et Le Bouton de nacre sorti en 2015, qui lui s’intéressait au sud du Chili.

Avec un budget très réduit, Patricio Guzman a pourtant réussi à mettre en boîte de sublimes images, notamment des plans aériens sur la cordillère du plus bel effet. Il explique qu’avec deux équipes équipées de drones, il a pu faufiler des caméras à l’intérieur de la cordillère et je cite « observer la montagne sous beaucoup d’angles, de lumières différentes en fonction des heures de la journée ». « On a également eu accès à un avion qui agissait comme un planeur, dit-il, nous permettant d’explorer plusieurs chaînes de montagnes dans la Cordillère. Nous avons ainsi obtenu un stock d’images exceptionnelles malgré le peu d’argent dont nous disposions. »

Pablo Salas et Patricio Guzman sont amis de longue date, mais, dit le réalisateur, « des amis lointains, le genre qui se voient de temps en temps ». Patricio dit de Pablo Salas que c’est un homme-mémoire qui est resté au Chili quand lui-même en est parti. « C’est un personnage occulte possédant des archives énormes que tout le monde ignore. Dans les années 80, il y avait peut-être quatre personnes qui faisaient la même chose que lui, à savoir documenter les mouvements sociaux et populaires sous Pinochet. Ces matériaux étaient vendus à l’étranger. » Pablo Salas a gardé tous les négatifs de ce qu’il a tourné, bien qu’une partie se soit abîmée avec le temps. Mais le documentariste vit au milieu de ses images. « C’est extraordinaire comme matière pour un personnage de film », conclut Patricio Guzman.

Nuestro cobre, la carne de la pampa. Notre cuivre, la chair de notre terre. Les paroles de cette chanson du groupe Quilapayun résument à elles seules une partie de l'histoire du Chili. Ce pays est le plus grand producteur de cuivre du monde et son extraction dans des mines ...

La caméra comme pinceau. Le dernier long métrage de Patricio Guzman nous plonge une fois de plus dans un cadre cher au réalisateur exilé : son pays natal le Chili, et plus précisément, les montagnes de la cordillère des Andes qui encerclent la ville de Santiago. Ici les ...

Un très joli titre plein de la poésie de la Cordillère des Andes, pour un témoignage passionnant et indispensable sur la période de dictature Pinochet au Chili, illustré par les milliers de vidéos de Pablo Salas, qui a filmé toutes les manifs répressives de l'époque et ...