LA BRONCA

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Roberto n’est qu’un adolescent quand il doit quitter son Pérou natal, sujet à la violence terroriste. Il s’en va jusqu’à Montréal, pour rejoindre son père, qui a refait sa vie au Canada. Il doit s’adapter à cette toute nouvelle famille. 

Mais les retrouvailles entre le fils et le père ne se font pas sans heurt. Il y a la culpabilité du jeune émigré d’avoir laissé sa mère derrière lui, d’abord, puis la rancune nourrie contre un père qui coche toutes les cases de la réussite sociale. Comment rivaliser avec ce modèle du rêve américain ? 

Les frères péruviens Daniel et Diego Vega racontent dans La Bronca le lien père-fils pas si simple que ça, mais aussi l’intégration, l’immigration, l’impérialisme. Un film sensible, entre le savoir-faire du cinéma indépendant américain et l’engagement émotionnel et politique sud-américain. Bluffant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE FILS DE JEAN (Parce qu'on suit le voyage au Canada d'un Français, à la recherche du père qu'il n'a jamais connu.) ou encore FAUSTA (Parce que la réalisatrice Claudia Llosa a participé au renouveau du cinéma péruvien avec cette histoire d'une petite fille qui grandit dans l'ombre des violences politiques des années 1980-90.).

La Bronca est un film hautement autobiographique car il revient sur le moment, dans les années 90, où Daniel Vega, l’un des deux frères réalisateurs, a dû rejoindre son père au Canada. À l’époque, le Pérou connaissait une période de grand trouble alors que le président Alberto Fujimori organisa un auto-coup d’état afin de dissoudre notamment le Parlement qui lui était défavorable. Après avoir instauré un gouvernement d'urgence et de reconstruction nationale, il emprisonna des opposants, restructura le système judiciaire, censura la presse… 

Tourné début 2017, La Bronca (titre international : The Clash), troisième long-métrage coécrit et coréalisé par les frères Vega, a bénéficié d’un petit budget compris entre 1 et 1,5 million de dollars – dont 170000 dollars reçu du fond du Ministère de la culture péruvien (dont le budget annuel total s’élève à 3 millions seulement). Cette coproduction entre le Pérou, le Canada et la Colombie reste le premier film péruvien tourné entièrement au Canada. 

Les frères Daniel et Diego Vega sont nés à Lima au Pérou et ont fait des études en Espagne et à Cuba. Ils ont commencé par réaliser des pubs et c’est en 2010 que le monde du cinéma les accepte pleinement ! Cette année-là, Octubre, leur premier long-métrage et histoire d’une paternité contrariée, est présenté au Certain Regard, section curieuse et hétéroclite du Festival de Cannes dont il repart grand vainqueur. Leur deuxième film, El Mudo, a tourné en festivals (notamment le Festival des Trois Continents en 2013) mais n’a jamais été distribué en salles. La Bronca, le troisième film qu’ils coréalisent, n’est pas non plus passé par la case cinéma et arrive directement en vidéo.