L'ANTIQUAIRE

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Au regard de l’effroyable cataclysme humain de la seconde guerre mondiale, le vol de dizaines de milliers d’œuvres d’art par les nazis pourrait passer pour secondaire. Pourrait seulement car la spoliation de ces trésors, confisqués le plus souvent à des familles juives, était comme une seconde négation de leur existence, de leur culture, de leur histoire...

C’est aussi de cela que parle L’antiquaire, le film de François Margolin qui va suivre. Vous allez y rencontrer Esther, une jeune trentenaire qui décide de partir à la recherche de son héritage familial, mystérieusement disparu à l’orée des années 40. Une quête et une enquête qui vont faire s’entrouvrir un voile opaque plongeant dans les méandres de son entourage. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MONUMENTS MEN (Récupérer à tout prix les oeuvres d'art spoliées par les nazis est une mission périlleuse, qu'il s'agisse d'affronter sa famille ou la guerre...) ou encore LA FEMME AU TABLEAU (Des années ou des jours de lutte face à un état ou face aux siens pour que jaillisse enfin la vérité et la justice. Un simple tableau volé peut devenir le but d'une existence...).

Les secrets des exactions des nazis continuent de remonter à la surface de nos journaux... Si l’horreur des camps de la mort est depuis longtemps connue et reconnue, la honte des œuvres d’art volées n’en finit plus de faire les gros titres. Tableaux retrouvés au hasard d’une vente aux enchères, statue découverte au fin fond d’un grenier, sans parler d’un train mystérieux, rempli de trésors, oublié sous une montagne... Pour les cinéastes, cette période est un exceptionnel vivier d’histoires à raconter.

L’Holocauste a depuis longtemps trouvé sa place sur grand écran : Nuit et brouillard, Shoah, Au revoir les enfants, La liste de Schindler, Elle s’appelait Sarah et quelques autres ont apporté leur pierre à cet édifice nécessaire qui vise aussi à briser à jamais tout esprit de négationnisme... L’antiquaire soulève l’autre volet de l’extermination des Juifs : l’éradication de leurs biens ou de leur culture.

Avant François Margolin, d’autres cinéastes se sont attaqués à ce sujet qui tient autant de la course au trésor que du retour en pleine lumière d’œuvres dérobées par les dignitaires du IIIe Reich. En 1964 dans Le train avec Burt Lancaster et Jeanne Moreau, John Frankenheimer racontait le travail de sape d’un cheminot Résistant,  empêchant le transfert vers l’Allemagne des merveilles de la Galerie du Jeu de Paume à Paris... Dans Les Aventuriers de l’Arche perdue en 1981, de Steven Spielberg imaginait Harrisson Ford en archéologue bien décidé à priver Hitler des pouvoirs des Tables de la Loi. Plus près de nous, Monuments men de et avec George Clooney rendait hommage au commando crée par Eisenhower pour retrouver avant les Russes les objets volés par les nazis, sans parler de La femme au tableau, sorti en 2015, dans lequel Helen Mirren jouait le rôle tout aussi réel d’une héritière juive ayant bataillé 65 ans pour obtenir la restitution d’un tableau de Klimt détenu par le gouvernement autrichien...