KNOCK AT THE CABIN

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Les contes horrifique sont la spécialité de M. Night Shymalan depuis Sixième sens (1999). Knock At The Cabin continue de confronter des Américains paisibles à des situations qui les dépassent. En l’occurence, d’étranges visiteurs qui leur annoncent que l’Apocalypse est imminente et que seule cette famille de deux papas et de leur fillette a le pouvoir de sauver le monde s’ils consentent à un sacrifice impossible. D’abord persuadé d’avoir affaire à des fous homophobes, le trio finit par avoir des doutes qu’entretient savamment le réalisateur. 

L’ancien catcheur Dave Bautista impose sa puissante silhouette dans ce conte moderne. Il estimait que Knock At The Cabin constituait une occasion idéale de faire ses preuves en tant que comédien en lui offrant un personnage complexe. A la fois menaçant et rassurant, il trouve là un rôle très éloigné de la saga des Gardiens de la galaxie où il incarne l’imposant Drax. On l’a aussi vu en 2022 dans Glass Onion: une histoire à couteaux tirés de Rian Johnson qui confirme la versatilité de son jeu. 

M. Night Shyamalan a d’abord pensé n’être que producteur de Knock at the Cabin, mais la qualité de l’histoire, inspirée d’un roman de Paul G. Tremblay, l’a convaincu de participer au scénario puis de signer lui-même la mise en scène du film. Il voit ce récit comme à un conte biblique contemporain qui lui permet d’explorer aussi la mythologie des héros comme il l’avait déjà fait pour Incassable (2000) et Glass (2019). 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MISE À MORT DU CERF SACRÉ (Yorgos Lanthimos confronte aussi une famille à un sacrifice impensable dans ce film brillant.) ou encore FUNNY GAMES (Michael Haneke brode un conte d'une intense cruauté autour d'une famille rangée menacée par des visiteurs sadiques.).

M. Night Shyamalan voit Knock At The Cabin comme une version horrifique du Choix de Sophie de William Styron, porté à l’écran par Alan J. Pakula. Il estime que le film est plutôt optimiste par la façon dont il montre les humains sous leur meilleur jour. Ils sont, en effet, prêts à sacrifier leur vie et leur bonheur pour la survie de tout le monde. Il tenait à ce que ses personnages soient constamment attachants même lorsqu’ils commettent des actes répréhensibles en se montrant durs avec la famille qu’ils poussent à commettre un épouvantable sacrifice. Le réalisateur a récusé les accusions d’homophobie qu’a essuyé son film de la part de certains spectateurs. Selon lui, choisir une famille homoparentale n’était pas un sujet en soi. Ce qui l’intéressait était l’amour inconditionnel et pur qui unit ses héros et leur fillette. 

Jonathan Groff et Ben Aldridge, qui incarnent les deux papas, sont homosexuels à la ville. Ils se réjouissaient de pouvoir jouer un couple gay dans une production horrifique destinée au grand public. Tous deux estimaient que la représentation d’un couple homosexuel à l’écran était très importante, un point de vue que partage Dave Bautista dont la mère lesbienne est une activiste LGBT qu’il soutient publiquement.  

M. Night Shyamalan a tenu à filmer Knock At The Cabin en pellicule 35 mm pour donner à ce thriller une atmosphère proche des films des années 80. Il a utilisé des objectifs différents pour les flash-backs de manière à bien différencier le passé et le présent de ses héros. Le chalet a été construit grandeur nature à Tabernacle, dans le New Jersey. Il a été bâti en trois semaines et a servi pour les prises de vues en extérieur tandis que les intérieurs étaient tournés en studio.  Une étude avait été faite pour assurer que la luminosité des plans soit constante même quand des fonds bleus simulaient ce qu’on voit par les fenêtres de la cabane placée en décors naturels. 

La parabole inconsciente de Knock at the Cabin est des plus transparentes : car si M. Night Shyamalan met en scène la carrure toujours aussi imposante de Dave Bautista à l'écran, c'est lui, en réalité, qui parle et fait irruption dans notre for intérieur pour nous implorer ...

Quelle trajectoire particulière que celle de M. Night Shyamalan!! Après quelques films cultes, il tombe en disgrâce à cause de trois navets pour finalement rebondir avec des films qui oscillent entre le bon - Split et Glass - et le moins bon, d'abord le surestimé The Visit ...

Alors qu’ils passent leurs vacances dans un chalet isolé en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui exigent d’eux un choix impossible afin d’éviter l’imminence de l’apocalypse. Alors qu’ils n’ont pratiquement ...