JE FAIS FEU DE TOUT BOIS

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Tiens, revoilà Daniel Danite ! Mais si, souvenez-vous, nous avions laissé ce réalisateur aussi maudit qu’improbable en 2006 avec « Je me fais rare », dans lequel il tentait d’écrire un film sur lui, annonçant preuve à l’appui la mort du cinéma ! Ce dernier ayant en fait résisté, D.D repart à l’assaut du grand écran avec un projet fou, voire dingue : intégrer la fratrie des Coen pour former une sorte de triptyque de cinéastes et donc multiplier les chances de produire une œuvre qui illuminera le panthéon du 7e art !

Dante Desarthe est toujours devant et derrière la caméra, nourrissant son personnage tragicomique de ses propres expériences et névroses.

Le résultat est à la fois irrésistible et pathétique. La réalité rattrapant parfois la fiction, il est juste dommage que l’insuccès bien réel de « Je fais feu de tout bois » l’ait empêché d’achever sa trilogie avec un film à ce jour encore en gestation : « Je ne réponds plus de rien »...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HUIT ET DEMI (Quand les cinéastes sont angoissés, désabusés, inquiets, ils trouvent parfois la manière de rebondir en mettant en scène leurs obsessions...) ou encore CA TOURNE A MANHATTAN (Une petite production indépendante, un budget ridicule, des comptes à régler : tourner pour de mauvaises raisons ou dans de mauvaises conditions donne souvent des films très particuliers !).

Le principe de départ de « Je fais feu de tout bois » est d’une logique implacable : si les réalisateurs travaillaient en duo voire en trio, il y aurait moins de films et avec un peu de chance, ils seraient meilleurs ! D’accord, tout cela est assez farfelu et Dante Desarthe tire tut le comique de ce concept mais dans la réalité, on connait des sœurs et des frères dont les prouesses derrière une caméra ont marqué le public. Ethan et Joel Coen, héros involontaires du film que vous venez de voir, font partie des ténors de la réalisation. « Barton Fink », « The big Lebowski », « Fargo », « Burn after reading » ou « Inside Llewyn Davis » portent la marque de ce tandem qui jamais de raconte la même histoire mais plonge à chaque fois au cœur d’un univers quasi parallèle où les crétins et les losers magnifiques ont le premier rôle...

Enjambons l’Atlantique pour passer de l’Amérique à la Belgique avec Jean-Pierre et Luc Dardenne, membres éminents du petit club des doublement palmés du festival de Cannes, en 1999 pour « Rosetta » puis en 2005 avec « L’enfant », sans parler de leur prix du scénario pour « Le silence de Lorna », du Grand Prix pour « L’enfant au vélo » en 2011 ou le prix de la mise en scène en 2019 pour « Le jeune Ahmed »...

Des frères passons aux sœurs avec des frangins devenus frangines, je veux parler de Larry et Andy Wachowski, qu’il faut aujourd’hui appeler Lana et Lilly depuis leur transition de genre en 2012 et 2016. A l’actif de ce duo que nous avons de toute manière depuis toujours appelé « les Wachowski », la tétralogie fantastico-metaphysico-philosophique « Matrix » initiée en 1999 avec Keanu Reeves dans la peau de Neo, jeune hacker informatique découvrant que notre monde réel n’est en fait qu’une illusion gouvernée par les machines... Une saga qui aura révolutionné la technologie des effets spéciaux et permit aux Wachowski de pouvoir signer des productions moins rentables comme « Speed racer » ou le sous-estimé « Cloud Atlas »...

J'y suis allé complètement à l'aveugle pour ce film et le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçu, un moment particulièrement agréable en compagnie des pérégrinations et reflexions de son auteur. ...