JACKIE

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Jackie, c’est bien sur Jackie Kennedy, née Jacqueline Lee Bouvier en juillet 1929, devenue Madame John Fitzgerald Kennedy en septembre 1953 puis première dame des Etats-Unis en janvier 1961, lorsque son époux, alors âgé de 43 ans, succéda au président Eisenhower.

"Anti-biopic fascinant", comme l’écrira Thierry Chèze dans Studio Ciné Live, Jackie est le septième film du cinéaste chilien Pablo Larrain qui, pour incarner cette jeune femme devenue veuve à 34 ans un jour de novembre 1963 à Dallas, fit appel à Natalie Portman, Oscar du meilleur rôle féminin en 2010 pour Black Swan de Darren Aronofsky. Elle sera à nouveau nommée en 2017 pour Jackie.

Comme le soulignera Pablo Larrain, Jackie Kennedy était, sans doute, l’une des femmes les plus célèbres et les plus photographiées du 20e siècle. Pourtant, on ne sait pas grand chose sur elle. "Secrète et impénétrable", pour le cinéaste, elle reste "la femme connue la moins connue de l’ère moderne."

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE MAJORDOME (2013) (Biopic d’un majordome de la Maison Blanche, déjà en service du temps de Monsieur et Madame Kennedy.) ou encore MARIE-ANTOINETTE (2006) (Le destin d’une autre Première dame.).

Jackie sortit en France le 1er février 2017. Son relatif insuccès public fut compensé par une critique le plus souvent bienveillante, à l’exception d’Elisabeth Franck-Dumas de Libération, qui évoqua un film "éteint et plat" et de Vincent Ostria de l’Humanité pour qui Pablo Larrain "frôle l’académisme". Au contraire, Eric Vernay du mensuel Première loua l’"impressionnante maîtrise formelle" du réalisateur et Eric Libiot de l’hebdomadaire l’Express parla d’un film "sans aucune concession, si ce n'est à l'intelligence". De son côté, dans la revue bimestrielle La Septième obsession, Sandrine Marques y vit, "en creux, un documentaire passionnant sur le visage d’une actrice".

De fait, Natalie Portman recueillit tous les suffrages. Les Cahiers du cinéma admirant sa « composition virtuose et vertigineuse », le Dauphiné Libéré l’estimant "idéale" et Ouest France "impériale". Née à Jérusalem, Natalie Hershlag – Portman est le nom de jeune fille de sa grand-mère –, la future comédienne débarqua à trois ans aux États-Unis où, quelques années plus tard, elle se fit remarquer par un agent. Elle débute au cinéma à 12 ans, dans Léon de Luc Besson, enchaînant avec le thriller de Michael Mann, Heat, puis la très romantique comédie musicale de Woody Allen, Tout le monde dit I love you, avant d’incarner la fille d’un imaginaire président de la république américaine dans Mars Attacks de Tim Burton. En 1999 elle deviendra une star internationale grâce au rôle de la reine Amidala dans Star Wars : Episode I, la Menace fantôme de George Lucas.

C’est dans Since, un très étrange film réalisé par Andy Warhol en 1966, que le personnage de Jackie Kennedy apparut pour la première fois au cinéma, curieusement sous les traits de deux comédiennes, alors que son président de mari était incarné par une femme ! Parmi ses autres et souvent brèves apparitions on retiendra notamment celle de Stephanie Romanov dans Treize jours, le quasi documentaire de Roger Donaldson consacré à l’affaire des missiles cubains. En 2013, Minka Kelly reprenait le rôle dans le Majordome de Lee Daniels, et Kat Steffens dans Parkland de Peter Landesman, qui retraçait minutieusement les instants qui suivirent l'historique assassinat. On n’oubliera pas non plus qu’en 1968, le débutant John Waters confia le rôle de la très distinguée première dame des Etats-Unis à sa future actrice fétiche, la délirante et très hors normes Divine – un travesti né Glenn Milstead –, dans un film de 45 min, tourné en 16mm et jamais distribué commercialement, intitulé : Eat Your Makeup !

Jackie est un film sur la dualité. Duel entre mythe et réalité, entre être et paraître, entre femme bafouée et femme choyée, entre chagrin et culpabilité. Ce sont tous ces paradoxes qui sont explorés de manière assez réussie, à mon goût, à travers l’entrelacement ...

L’ampleur d’un deuil est souvent difficile à déchiffrer : le sang coule mais l’esprit se disperse de tous les côtés. Un magma de souvenirs s’éparpille pour déceler le vrai du faux, surtout dans les hautes sphères de la politique. Après l’assassinat de son mari, ...

Toute la grandeur de Jackie tient sur une idée élémentaire : traiter la quintessence de l’Amérique par un réalisateur étranger, à savoir le chilien Pablo Larrain. Sorti à quelques mois d’intervalles de son précédent et complexe Neruda, ce nouveau biopic emprunte à ...