IRIS

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L’expression “Méfiez-vous des apparences” a rarement aussi bien convenu qu’au film que vous allez regarder. Jalil Lespert vous convie en effet à un bal des faux-semblants où chacun des personnages ou presque porte un costume qui n’est pas le sien et masque ses sentiments…

L’acteur-réalisateur incarne dans Iris un riche homme d’affaires dont l’épouse disparaît au sortir d’un déjeuner. Une vidéo inquiétante et une demande de rançon parviennent bientôt à l’époux inquiet, lequel avertit les autorités… Mais n’imaginez pas qu’il s’agit ici d’une simple affaire de rapt. Ne croyez pas plus qu’un petit malfaiteur, coupable tout désigné, puisse à lui seul porter le poids de cette affaire sur ses épaules. Non, l’intrigue d’Iris a la saveur de ces fleurs sauvages, que l’on sait vénéneuses mais dont on ne peut s’empêcher de respirer le parfum.

Jalil Lespert donc mais aussi Romain Duris ou Charlotte le Bon vous entraînent dans un thriller sensuel et stylé auquel le cinéma français se frotte peu et c’est bien dommage…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CRIME ETAIT PRESQUE PARFAIT (On peut penser avoir pensé à tout, un grain de sable vient toujours gripper la plus "belle" des machines criminelles...) ou encore RAPT (L'enlèvement d'une riche victime est évidemment affaire d'argent et de crime mais le kidnapping peut aussi cacher des réalités plus complexes encore et révéler le bourreau comme sa victime...).

Après avoir regardé un film comme Iris, une évidence s’impose… Non, je ne parle pas de votre envie irrépressible d’aller vous acheter un martinet mais bien de comparer l’œuvre de Jalil Lespert à celles dont elle s’inspire. On pense au Hitchcock de Sueurs froides ou au De Palma de Body double, peut être aussi au Verhoeven de Basic instinct (tiens, vous penserez à me prendre un pic à glace avec le martinet ?), mais les puristes auront reconnu la trame d’un autre film. Iris est en fait un remake de Chaos, long métrage du japonais Hideo Nakata, sorti en 1999. Le français a transposé et transformé l’intrigue mais il en a gardé l’essentiel : la manipulation, le sexe et les fausses-pistes.

A ce propos d’ailleurs, Jalil Lespert trace depuis ses débuts un chemin qui n’emprunte pas toujours les grands axes attendus. C’est en 1999 qu’on le remarque vraiment, à l’affiche de Ressources humaines de Laurent Cantet. Le comédien y incarne un fils d’ouvrier, diplômé d’une école de commerce, effectuant un stage dans l’entreprise de son père et s’apercevant qu’un plan social est en train de se mettre en place. Un César du meilleur espoir masculin plus loin, Lespert rejoint Benoit Jacquot et Daniel Auteuil dans Sade, évocation de la captivité du célèbre marquis libertin, (adepte lui aussi du martinet, vous voyez on y revient…), ce qui va un temps le cantonner dans la catégorie des acteurs de films d’auteur comme Alain Resnais ou Robert Guédiguian… Deux films vont lui donner une visibilité plus grand public : Le petit lieutenant de Xavier Beauvois puis Ne le dis à personne de Guillaume Canet.

L’envie de passer derrière une caméra émerge d’ailleurs au milieu de ces années 2000. 24 mesures en 2007 puis Des vents contraires en 2011 seront de beaux galops d’essai mais c’est évidemment Yves saint Laurent en 2014 qui va l’imposer comme cinéaste. Cette évocation stylée de la vie du célèbre couturier (portée par l’interprétation de Pierre Niney) vaut à Jalil Lespert la reconnaissance du public et du métier.

Iris est un thriller français réalisé par Jalil Lespert, coécrit par Andrew Bovell et Jérémie Guez sur un scénario de Hisashi Saito du film " Chaos " réalisé par Hideo Nakata (sortie 7 avril 2010 en DVD) qui met en scéne (sur une superbe photographie de Pierre-Yves Bastard) ...

De Jalil Lespert, je ne connaissais jusqu’à présent que son précédent long-métrage, Yves Saint-Laurent. Maintenant, je connais peut-être aussi ses fantasmes, en ce que le film semble laisser transparaître un certain nombre d’indices permettant d’associer le réalisateur ...

Remake du film "Chaos" (1999) de Hideo Nakata. A y regarder de plus près l'enquête est secondaire. En effet ce qui se dessine c'est une réflexion sur les frustrations sexuelles, les compromis légitime ou non au sein d'un couple, la routine avec laquelle on vit... On a tous ...