INNOCENT BLOOD

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Innocent Blood est une comédie. Où clins d’œil, situations folles et accents parodiques crépitent. Mais Innocent Blood est aussi un film noir, où un chef mafieux se heurte à plus fort que lui dans une ville industrielle et sinistre, Pittsburgh. Et Innocent Blood est également un film de vampires, l’héroïne du film, Marie, ayant de grandes dents dont elle fait usage.
Pour être plus précis, cette dernière a autant d’appétit pour le sexe que pour le sang de ses partenaires, ce que nul ne songerait à lui reprocher. Mais là où ça se complique, c’est que le sexe est celui d’un flic de la ville alors que le sang qui provoque sa gourmandise est celui du parrain local, qu’elle va  rendre immortel.
Marie, c’est Anne Parillaud. Visiblement, les Américains ont vu Nikita, le film de Besson tourné deux ans plus tôt,  où la douce jeune fille découverte dix ans plus tôt dans les films d’Alain Delon s’était muée en une tueuse sans état d’âme.  La parenthèse américaine est sans suite mais non sans charme…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE BAL DES VAMPIRES (Les accents parodiques n'empêchent pas de servir le genre) ou encore LES INFILTRÉS (Un flic tente d'infiltrer le milieu).

On a l’impression que John Landis, le signataire du film, a eu envie de faire un patchwork de tous les genres cinématographiques, du moins de ceux qui de tous temps lui donnaient envie de faire du cinéma. Et qu’il continuera d’honorer après ce film. Autrement dit la comédie potache, celle d’American College et d’Un prince à New York, le film noir un peu barré, comme dans Série noire pour une nuit blanche ou Les Blues Brothers, et le film d’horreur qui ne fait pas trop peur, dont les meilleurs exemples sont Le Loup-garou de Londres et le clip de Thriller, tourné à la demande de Michael Jackson. Finalement la seule fois où Landis n’a pas ri ni fait rire, c’est sur le plateau de La Quatrième Dimension quand le rotor d’un hélico a décapité son acteur principal, Vic Morrow. Ca laisse effectivement des traces.
Pour les cinéphiles et autres geeks, Innocent Blood, comme d’ailleurs tous les films de Landis, est bardé de références. C’est ainsi que nous apercevons Alfred Hitchcock dans L’Inconnu du Nord-express, quand il se balade avec une contrebasse sur un quai de gare, Christopher Lee et Peter Cushing, les deux plus grandes stars du film d’horreur de tous les temps, dans Le Fantôme de Dracula ou encore quelques potes cinéastes spécialistes du film d’angoisse venus faire un petit bonjour : Dario Argento, Frank Oz, Sam Raimi, Michael Ritchie. Sans oublier la « scream queen », la reine du cri, Linnea Quigley, dans la peau d’une infirmière.
Ajoutons avant de se quitter que les distributeurs du film n’ont pas bien compris le mélange des genres ni les intentions véritables de Landis et qu’ils ont rebaptisé le film sans même en informer son auteur. C’est ainsi qu’Innocent Blood est devenu A French vampire in America, une femme-vampire française en Amérique. Ce qui ne facilita pas la circulation des copies dans le monde et irrita Landis. Reste que le cinéaste est aujourd’hui un peu rangé des voitures et qu’il n’est pas du tout désagréable de le ressusciter un peu le temps d’un film…