IN THE MOOD FOR LOVE (VERSION RESTAURÉE)

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Quand Wong Kar-Wai réalise In The mood for love en 2000, il est déjà un réalisateur très reconnu sur la scène internationale. Une réputation qu’il s’est faite notamment grâce au film Happy Together qui lui avait permis d’obtenir le prix de la mise en scène à Cannes en 1997. 

Le film nous plonge dans le Hong Kong de 1962. On y rencontre Mme Chan qui loue un appartement chez Mme Suen. Le même jour et sur le même palier, s’installe M. Chow. Leurs conjoints sont souvent absents. Un jour, M. Chow et Mme Chan découvrent que leurs époux sont amants. Blessés, ils se fréquentent alors de plus en plus et développent eux aussi une liaison. 

Grand film à la photographie sublime de Christopher Doyle, In the mood for love met en scène Tony Leung et Maggie Cheung dans le rôle de ces amoureux aux cœurs brisés par leurs conjoints respectifs. Mais c’est aussi un beau portrait d’une société chinoise, entre relations amoureuses, libération des corps et poids de la pression sociale.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HAPPY FEW D'ANTONY CORDIER (Jouer avec le feu, c'est dangereux) ou encore LITTLE CHILDREN DE TODD FIELD (Les destins contrariés se retrouvent au coeur de l'adultère).

In the mood for love, sorti en 2000, n’est pas vraiment le film que les spectateurs auraient dû voir à l’origine du projet. En effet, au départ, Wong Kar-wai avait imaginé une histoire en trois parties, toutes centrées sur la nourriture et son impact sur les relations amoureuses. La première, celle qui deviendra en réalité In the Mood for Love, était consacrée à la révolution introduite par l'autocuiseur qui a libéré la femme asiatique, la seconde concernait l'apparition des soupes de nouilles pré-cuites, associées à une restriction de cette même liberté et la troisième étudiait les conséquences du succès du fast-food, anticipation des relations rapides et passagères. 

Mais c’est au fur et à mesure du tournage que le cinéaste s’est aperçu que c’était réellement cette première histoire qui l’intéressait et qu’il voulait développer. Une manière de faire assez habituelle dans son travail puisque Wong Kar-wai est connu pour sa façon un peu chaotique de réaliser. Son truc? Laisser une place importante à l’improvisation et à l’expérimentation plutôt qu’à l'application d’un scénario écrit. Il réfléchit constamment sur les tournages, modifie les scènes en cours de route, fait venir les acteurs pour rien, tourne bien plus que de nécessaire et affine tout au long du montage qu’il réalise en parallèle. Une méthode qui l’a rendu assez impopulaire dans le monde cinématographique chinois, surtout auprès des autorités chinoises qui souhaitent contrôler les scénarios en amont, et au point même d’en arriver à se fâcher avec ses acteurs. 

C’est le cas notamment avec Maggie Cheung. La comédienne, au coeur d’In the mood for love, qui avait déjà le droit à cinq heures de coiffure et de maquillage par jour sur le plateau, en a eu assez. En particulier lors du tournage de 2046, sortie quatre ans plus tard. Celui-ci a pris cinq ans, dont six mois avec Maggie Cheung qui finalement n’apparaît que quelques secondes à l’écran. Reste Tony Leung, l’acteur-fétiche du cinéaste pour qui In the mood for love est la 5e collaboration avec Wong Kar-wai après Nos années sauvages, Les cendres du temps, Chunking Express et Happy together. Pour ce rôle de M. Chow, le comédien, vu aussi dans 2046 et The Grandmaster, obtiendra le prix d’interprétation à Cannes.

Ceux qui trouvent ce film chiant n'aiment probablement pas la peinture. Puisque chaque image de ce film est d'une beauté à couper le souffle, d'une vraie beauté de composition, de cadrage, de mise en place de la couleur, puisque chaque costume est réfléchi, pensé, que chaque ...

In the Mood for Love n’est pas une fresque romanesque grandiloquente sur l’amour mais le simple récit poétique de deux êtres perdus qui regardent, troublés, la déliquescence de leur couple respectif, et de leur morne quotidien. Chow Mo Wan, homme marié et Su Li Zhen, ...

Wong Kar Wai a un don, le don de tout faire en ne prenant rien, comme si le néant pouvait donner la meilleure sensation de plénitude. Pari ambitieux, et tellement réussi, déjà caractéristique de son œuvre, comme un trait de caractère à une personne. Que ce film est beau ...