IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L'EST

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Je vous emmène en Russie aujourd’hui mais attention : pas celle de Tsars, du Bolchoi, de Vladimir P ou du caviar. Non, vous allez découvrir un petit village situé loin de Moscou. Une bourgade très calme en apparence mais qui cache aussi des passions et des secrets. Bienvenue à Troubtchevsk, commune rurale dans laquelle vit Anna, mère et épouse qui, chaque semaine, prend le bus pour aller vendre des pulls et améliorer l’ordinaire de la famille.

Sauf qu’Anna descend du bus avant d’arriver à destination et attend en fait son amant, chauffeur routier… La révélation de leur liaison va semer le trouble dans cette communauté jusqu’ici si tranquille…

La réalisatrice Larissa Sadilova signe avec Il était une fois dans l’Est une chronique tendre et sensuelle qui égratigne avec bonheur l’image de la famille, véritable institution en Russie. Sur une forme parfois proche du documentaire, son film montre aussi une société éprise de liberté et parfois prête à tout pour s’en autoriser le simple goût…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA FEMME DU BOULANGER (Quand la révélation d'une liaison extraconjugale est révélée au grand jour, les conséquences pour ceux qui la vivent sont immenses, surtout dans des petits villages...) ou encore ANNA KARENINE (L'adultère à la russe, vu par le prisme de deux sociétés très différentes : les paysans et l'aristocratie...).

« Il était une fois… » Quel formidable début pour raconter ensuite une histoire, quelle qu’elle soit… Avec le film que vous venez de regarder, nous sommes dans la chronique sociale mais « Il était une fois » peut en fait s’accorder à tous les genres et le cinéma ne s’en n’est pas privé ! Je pense bien entendu avant tout à Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone en 1968, navire amiral de ce qu’on appelle parfois de manière péjorative le « western spaghettis » mais qui est surtout une manière de revisiter somptueusement le mythe de la conquête de l’Ouest, dépouillé de ses fanfaronnades patriotiques des années 50 à Hollywood.

Leone plongera dans les heures et les quartiers sombres des Etats-Unis. Il était une fois en Amérique, son ultime film en 1984, en est une autre illustration majeure. Robert de Niro et James Wood y traversent près de 5 décennies troublées, des ghettos juifs au sommet du crime organisé. Signalons aussi Il était une fois la Révolution du même Sergio Leone en 1971, racontant lui les grandes heures de la révolution mexicaine au début du 20e siècle… Point commun entre ces trois films : leur sublime bande originale composée par le maestro Ennio Morricone.

Revenons à ce principe du « Il était une fois… » pour vous signaler d’autres films : Il était une fois…à Hollywood de Quentin Tarantino, un des immanquables de l’année 2019 dans lequel Brad Pitt et Leonardo di Caprio célèbrent l’âge d’or hollywoodien des années 60 et 70… Mais aussi Il était une fois, tout simplement, en 2007 dans lequel Disney se livre à un pastiche assez drôle de son propre univers merveilleux en projetant une princesse incarnée par Amy Adams d’un dessin animé féérique dans l’enfer urbain très réel de Manhattan ! Citons enfin Il était une fois dans l’Oued de Djamel Bensalah sorti en 2005 et qui raconte le retour aux origines un peu compliqué d’un jeune beur, pourtant persuadé de maîtriser ses racines algériennes…

Beau film venu de Russie, qui change un peu de ce qui sort en salles ici (et même de ce qui est proposé en inédit sur CinéPlus et OCS), entre films de genre (souvent assez moyens) d'un côté et films d'auteurs (très bons) faisant un portrait au noir du pays . Ici, on a ...

La petite ville de Troubtchevsk, 14 000 habitants, se trouve à plus de 400 kilomètres au sud-ouest de Moscou, non loin des frontières de la Biélorussie et de l'Ukraine. C'est là, à proximité de l'endroit où elle habite, que Larissa Sadilova a situé son 6ème long-métrage ...

Dès les premiers plans, le contrepoint est posé : on sera loin, en effet, des déserts spaghettis de Sergio Leone et les ostinatos obsédants d’Ennio Morricone sont remplacés par le tintement mélodieux et cristallin d’une église orthodoxe, dans un paisible village de Russie, ...