HERCULE À LA CONQUÊTE DE L'ATLANTIDE

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Au cinéma, ce brave Hercule a eu bien plus que 12 travaux. Il fut même un travailleur de force et notamment en Italie dans les années 60 où, au panthéon des surhommes, il n’eut guère de rival direct si l’on excepte Maciste, sorte de mastodonte latin né avec le fascisme, ou encore Ulysse qui était plus malin, voire Samson et ses délicats soins capillaires, et sans parler de Goliath ou Ursus. Hercule à la conquète de l’Atlantide est millésimé 1961 et signé Vittorio Cottafavi.

Le musclé est incarné par Reg Park qui la même année et avec le même pagne affrontait des Nosferatu dans Hercule contre les vampires un film éclairé par Bava et fréquenté par Christopher Lee. Ce bon Reg Park était anglais, avait été trois fois Mr Univers en 51, 58 et 65, et devint le modèle de qui ? D'Arnold Schwarzenegger bien sûr. Nous voici donc dans une antiquité peplumisante pleine de charme, de monstres et de héros aux muscles huileux. De l'huile d’olive bien sûr.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CHOC DES TITANS DE DESMOND DAVIS (1980) ou encore 300 DE ZACK SNYDER (2006) .

Ami de la mythologie rappelons qu’Hercule, Heraklès si l’on en croit la tradition grecque, était un demi-dieu, fils de Zeus et d’une mortelle nommée Alcmène. Rappelons encore que l’Atlantide était chez les Grecs une ile légendaire, un continent supposé perdu, mythe revenu en force grâce à un best-seller moderne signé Pierre Benoît en 1919 et dont le film s’inspire. A la fin des années 50 le cinéma italien se met à produire de l’aventure héroïque à la suite des succès d’Ulysse un film de Mario Camerini et des Travaux d’Hercule de Pietro Francisci. Hercule à la conquête de l’Atlantide est intéressant en ce qu’il met en scène un Hercule lassé de tous ses travaux, rangé des chars à bœuf et aspirant à une tranquille vie de famille. Quand il détruit l’Atlantide, l’éruption n’est pas sans rappeler une des grandes peurs de l’époque : le nucléaire.

Les héros sous le champignon savent qu’il ne faut pas jouer avec les pouvoirs surnaturels. Signalons en passant que les images d’éruption sont tirées d’un film du vulcanologue Haroun Tazieff Les rendez-vous du diable. Autre peur contemporaine évoquée par le film celle du totalitarisme symbolisée par les hommes robotisés d'Antinéa, ceux peut-être, qui, en ce temps-là, vivaient de l’autre côté du rideau de fer. Au-delà de cette lecture nous sommes évidemment dans du cinéma du samedi soir réalisé par un homme mûr et cultivé il signore Vittorio Cottafavi.
A 58 ans le cinéaste a déjà eu une vie bien chargée, directeur de maison d’édition, scénariste de Blasetti et de Sica, réalisateur pour la télévision de grands classiques de Molière, Dostoievski et … Simenon. Au cinéma il a tourné de l’aventure et du peplum, on se souvient de Messaline ou Des légions de cléopatre. Il avait en 1960 déjà signé une Vengeance d’Hercule, avec Mark Forrest dans le rôle topless du héros mais les puristes lui préfère de loin la conquête de l’Atlantide, bien plus apocalyptique. On aurait pu l’appeler comme ça d’ailleurs Apocalypse yesterday.

Le devin Tirésias révèle au roi de Thèbes, Androclès, que de terribles malheurs vont s'abattre sur la Grèce ; Androclès réunit alors le conseil des rois pour les convaincre de s’unir, mais tous refusent. Hercule et Androclès s’embarquent sur une galère avec Hyllos ...

Hercule à la conquête de l’Atlantide est un très bon péplum franco-italien réalisé par Vittorio Cottafavi, coécrit par Duccio Tessari qui met en scéne Reg Park (un culturiste britannique... qui se débrouille pas trop mal comme acteur... contrairement a ses confrères ...

Démarrant par un superbe plan-séquence dans une taverne qui va finir en bagarre générale, voilà un péplum italien tout à fait réjouissant où la particularité est que cet Hercule, joué par Reg Park (qui a le physique de l'emploi), est presque spectateur de l'action qui ...