HACKER

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Michael Mann a beau être célébré comme un des plus grands réalisateurs américains, sa filmographie est parsemée de films mal-aimés ou peu reconnus, de La forteresse Noire à Public enemies ou Miami Vice. Hacker est celui qui en a le plus souffert au point d'être passé totalement inaperçu lors de sa sortie en salles. Jusqu'à l'être de manière littérale dans certains pays où il n'a connu qu'une exploitation sur le marché vidéo.

Hacker est pourtant l'un des films les plus passionnants de Mann que ce soit par le traitement de son sujet, le monde des pirates informatiques, ou par sa position dans la carrière du cinéaste. La traque d'un pirate menaçant de faire sauter une centrale nucléaire par un autre, repenti s'avère synthèse du cinéma de Mann. De sa fascination pour les rites et mœurs du milieu du banditisme à son passion pour la high-tech, de son envie de mélo romantique à ses visions d'un monde post-industriel où la capacité à mêler intrigue et rythme de thriller et scénario ultra-documenté, tout est là.

Même renié jusqu'à Mann, qui a publiquement reconnu son insatisfaction vis-à-vis de ce film, Hacker, fascinant polar à et sur l'ère d'Internet et son interconnexion globalisée, croisement entre film daction et d'avant-garde,mérite d'être redécouvert.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HACKERS (Parce qu'au milieu des années 90, Jonny Lee Miller (de "Trainspotting") et Angelina Jolie (qu'on ne présente plus) ont joué aux petits génies de l'informatique dans ce thriller.) ou encore TRAQUE SUR INTERNET (Parce que ce film avec Sandra Bullock a été un des premiers à présenter la technologie d'Internet. Le monde a bien changé depuis...).

En 2010, la presse internationale révélait un cas redéfinissant l'espionnage et la guerre froide pour les faire entrer dans l'ère cyber : pour empêcher l'accroissement du programme nucléaire iranien, les services secrets israéliens et américains ont collaboré pour créer Stuxnet, un malware visant à paralyser et détruire les centrifugeuses iraniennes enrichissant l'Uranium. La chose serait sans doute restée inconnue si Stuxnet n'avait pas vérolé des systèmes informatiques extérieurs. Michael Mann a perçu dans cet incident à la fois le symptôme d'un monde interconnecté mais aussi les dangers de sa manipulation par le pouvoir politique. Et plus encore le fait accompli d'un monde physique totalement poreux et vulnérable face aux capacités de celui virtuel.

Avant même de bâtir une intrigue cavalant sur une bonne partie de la planète, Mann et son co-scénariste Morgan Davis Foehl construirent le personnage de Nicholas Hathaway, un hacker emprisonné se voyant offrir une liberté conditionnelle s'il aide les services secrets à retrouver un cybercriminel, dans l'idée d'un caractère redécouvrant son humanité. Mann le composant comme à son habitude, après des travaux de recherche auprès de nombreux spécialistes de la cybersécurité comme auprès d'authentiques hackers.

Hacker sera pourtant l'occasion pour Mann de remettre en question certaines de ses bases. Entre autres en le sortant de son terrain habituel, la plupart de ses films mettant en scène une mégalopole américaine. Hacker crapahutant notamment en Asie, de Djarkarta à Kuala Lumpur, soit très loin de son Chicago natal. De même, il lui aura fallu trouver le moyen de rendre palpitant de nombreuses scènes autour de scènes de codages informatique nécéssaires au réalisme voulu.  Ce sera par des images pour le coup virtuelles, de plongées dans les réseaux de données.

Parmi les nombreux conseillers techniques appelés à l'aide, un agent du FBI, Michael Panico, résumera idéalement l'ambition d'Hacker : « Faire un film comme celui-ci, c'est anticiper ce qu'il va se passer, être sur la brèche ». Avec ce film, Mann aura tenté de traduire en images kinétiques le nouvel ordre du monde.

« La question est de savoir quelle forme accomplit ça, quelle forme de composition, quelle forme de lumière, quelle forme de musique accomplit ce que j’avais en tête ». Voilà comment Michael Mann, interviewé par l’historien Michael Henry Wilson, expliquait la démarche ...

Se projetant dans un film d’action où tout se joue dans les mouvements, dans une réflexion théorique de la matérialité, dans un état de ramification de synapses cybernétiques inatteignables, Michael Mann absout sa méticulosité formelle de tout contrainte, dans une mise ...

Voilà, c'est fini... J'ai commencé à regarder des films sans doute avec Bambi au cinéma... j'ai commencé à adorer le cinéma avec Orange Mécanique et maintenant j'ai tout vu... Je peux me trouver une autre passion, pourquoi pas la littérature? Il faut bien comprendre qu'après ...