GOTTI

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Doté d’un budget de dix millions de dollars, Gotti reprend les images d’Epinal du film de gangster post Martin Scorsese avec ascension meurtrière, trahisons à profusion, règlements de compte sauvages, vengeance tenace, corruption généralisée et code d’honneur bafoué. Et raconte, balle par balle, le parcours meurtrier et un brin mélancolique de John Gotti.

Un célèbre gangster qui, après avoir éliminé en 1972 le neveu d’un mafieux dans un bar, est condamné à quatre ans de taule. Libéré au bout de deux ans, il continue ses activités criminelles et devient le parrain de la famille Gambino, l’une des cinq familles de la mafia italo-américaine de New York. Arrêté au début des années 90, et alors qu’il est atteint d’un cancer de la gorge, son fils tente une négociation de plaidoyer pour le faire sortir.

Raconté sous forme de flashs backs de la prison où il finit ses jours, Gotti détaille donc la vie de ce mythique mafieux né en 1940 et décédé en 2002. Après plusieurs réalisateurs envisagés comme Nick Cassavetes (le fils de John Cassavetes, réalisateur de Gloria) et Barry Levinson (le père de Sam Levinson, réalisateur d’Assassination Nation), c’est finalement Kevin Connoly, surtout connu comme acteur pour avoir été l’un des principaux protagonistes des huit saisons de la série Entourage, qui réalise le film dont le script est inspiré d’un livre écrit par le fils du célèbre criminel.    

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RAY (Biopic de Ray Charles personnifié à merveille par Jamie Foxx.) ou encore STRICTLY CRIMINAL (Un biopic efficace de James Burger, chef de la mafia irlandaise de Boston et superbement interprété par Johnny Depp.).

Star absolue hollywoodienne de la fin années 70 au milieu 80 grâce aux succès mondiaux de Grease et la Fièvre du samedi soir, John Travolta a vite perdu de sa prestance avant de voir sa carrière relancée en 1994 par Tarantino grâce à son rôle de tueur dans Pulp Fiction.  Mais, petit à petit, l’acteur né dans le New Jersey en 1954, à finit par poursuivre la destinée d’autres stars comme Nicolas Cage ou Mickey Rourke condamnés à tourner des petits polars sans âmes destinés au marché de la V.O.D.

Tourné en 2018 Gotti était plus ou moins censé relancer le semblant de carrière de Travolta, plutôt bon dans la peau d’un mafieux façon Parrain de Coppola. Une anecdote d’autant plus amusante qu’en 1990, Coppola avait justement envisagé Travolta pour tenir le rôle du fils d’Al Pacino dans son Parrain 3 qui a échu finalement à Andy Garcia.  

Hélas pour l’ami John, Gotti a essuyé - disons le assez injustement -   un tollé critique général de la presse américaine qui a décidé que le film de Kevin Connoly était le nanar absolu de l’année. Le célèbre quotidien New York Times synthétisant l’entreprise par cette phrase lapidaire : Dans nombre de scènes, on dirait que le réalisateur s’est demandé ce que ferait Martin Scorsese à sa place, sans jamais trouver de réponse adéquate. N’empêche, sans effectivement valoir des classiques du genre comme les Affranchis ou Casino, Gotti n’en est pas moins une série B mafieuse efficace.