GOODNIGHT SOLDIER

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Avdal, jeune kurde au charme certain et Ziné, une jeune fille craquante comme tout, s'aiment d'un amour impossible. Vivant leur torride passion dans le Kurdistan irakien, ils désirent à tout prix se marier. Ce qui n'est pas du goût de leurs familles respectives qui se vouent une haine ancestrale. Les choses se compliquent quand Avdal, parti faire la guerre contre les fanatiques de l'état islamique, perd sa virilité en étant blessé sur le front. Malgré tous ces obstacles liés à des décennies de conflits et de traditions ancestrales, et à force d'obstination, nos deux Roméo et Juliette du Proche-Orient tentent de trouver un meilleur avenir à leur couple  

C'est avec humour et espoir que le cinéaste franco-kurde Hiner Saleem traite des déboires d'un soldat et de sa fiancée confrontés à la guerre, l'oppression islamique, la culture de la virilité, la société patriarcale anxiogène et une sexualité défaillante. Entre tragi-comédie et métaphore politique, Goodnight Soldiermélange les genres pour cerner d'au plus près les nombreuses tares d'un pays ancré dans les traditions conservatrices ancestrales.  

Goodnight Soldier s'inspire de plusieurs histoires vraies dont celle d'un peshmerga qui, après avoir été gravement blessé au dos pendant la guerre contre les terroristes islamistes, a subi une opération qui l'a rendu impuissant. Le réalisateur Hiner Saleem précise que son scénario, bien que connecté à la difficile révolution des moeurs que connait le Moyen-Orient actuellement, s'adresse aussi aux sociétés occidentales où les prérogatives masculines constituent encore la seule planche de salut pour beaucoup d'hommes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SOEURS D'ARME (Première mise en scène de Caroline Fourest, ce drame guerrier tourné comme une grosse série B raconte la destinée de deux Françaises rejoignant des combattantes kurdes pour lutter contre les oppresseurs islamistes.) ou encore HIROSHIMA MON AMOUR (Tiré du célèbre roman de Marguerite Duras, ce classique du cinéma conte une sublime histoire d'amour impossible à Hiroshima entre une Française et un Japonais.).

Réalisateur franco-kurde qui a fui le régime de Saddam Hussein à l'age de 17 ans, Hiner Saleem a onze longs métrages à son actif. Dont deux l'ont fait connaitre en France: My Sweet Pepper Land (2013), filmé comme un western spaghetti et porté par l'interprétation de Golshifteh Farahani dans le rôle d'une institutrice. Et Qui a tué Lady Winsley ? (2018), comédie policière ironique reprenant les codes du film noir et qui, comme Goodnigt Soldier, s'attaque aux travers de la société turque.  

Le cinéma kurde, qui a commencé à prendre son essor tardivement dans les années 80, est né réellement avec les films du cinéaste Yilmaz Güney Particulièrement ses deux derniers longs métrages : Yol, la permission qui a obtenu la Palme d'or en 1982 et Le Mur (1984), tous deux bien accueillis par la critique et le public français. Si on compte de plus en plus de cinéaste kurdes depuis deux décennies avec des réalisateurs comme Kazim Öz, Ravin Asaf, ou Yüksel Yavuz, seul les films de Hiner Saleem connaissent une exploitation dans les salles françaises.  

Bien reçu lors de sa sortie dans notre pays le 29 juin 2022, Goodnight Soldier a eu droit à une foulée de bonnes critiques. Comme celle de “Marianne” (Ce film confirme l'audace d'un metteur en scène qui, depuis ses débuts, évoque les blessures de son pays natal en privilégiant l'insolence et l'humour) et de “L'Obs” (On admire le courage du réalisateur, qui a tourné au Kurdistan irakien, pays en guerre, et a terminé en pleine pandémie)

Hiner Saalem nous avait enchantés, transportés, en 2014, avec « My Sweet Pepper Land », premier des films du réalisateur franco-kurde à franchir réellement le seuil de la notoriété, même s’il avait souvent reçu, auparavant déjà, un succès d’estime ; mais ...