FLORIDE

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La Floride est un Etat américain gorgé de soleil où les séniors vont volontiers passer leurs vieux jours, de préférence à l’ombre des palmiers. Mais c’est bien en France que se déroule le film, qui décrit les atteintes de l’âge chez un octogénaire capricieux mais d’autant plus sympathique qu’il a les traits de Jean Rochefort.

C’est tout le talent du réalisateur, Philippe Le Guay, que de savoir nous attendrir, mais aussi de nous faire rire sur ce sujet ô combien délicat, celui de la fin de vie, quand arrive l’âge de dévisser. Le personnage est-il atteint de la maladie d’Alzheimer ou simplement de dégénérescence sénile ? Et au fond, cela change-t-il quoi que ce soit au calvaire de sa fille, qu’incarne Sandrine Kiberlain, partagée entre tendresse et agacement devant les frasques de son paternel, toujours provocateur, mal embouché, de mauvaise foi et même capable de perversité.

Jean Rochefort est évidemment parfait dans la peau de ce vieillard imprévisible, capable de porter des pantalons violets avec des pulls jaune canari, et inversement. Nous ne sommes pas dupes de sa mauvaise foi goguenarde, de son œil qui frise, mais notre empathie lui est évidemment acquise. Il faut dire qu’il ne s’agit presque plus pour Rochefort d’interpréter un rôle, mais bien de nous livrer un one-man-show.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA VIEILLE DAME INDIGNE (C'est l'histoire d'une femme qui, au soir de sa vie, se permet des fantaisie qui laissent son entourage pantois.) ou encore STILL ALICE (Une autre histoire d'Alzheimer).

Avant d’être un film, Floride était une pièce de théâtre au titre explicite, Le Père. Une pièce signée par un auteur aussi doué que précoce, Florian Zeller, également signataire de nombre de romans. Dans son œuvre Le Père suit de deux ans celle dont il est le pendant : La Mère. Au théâtre, c’est Robert Hirsch qui a tenu le rôle pendant plus de trois ans, sa fille ayant les traits d’Isabelle Gélinas, puis de Florence Pernel. Hirsch avait 87 ans en 2012, au moment de la création de la pièce. A 90 ans il est encore sur les planches. Jean Rochefort n’a quant à lui que 85 ans lors du tournage. Un gamin.

La maladie d’Alzheimer a donné lieu à un certain nombre de films de belle facture. On se souvient de Loin d’elle, qui voyait sombrer Julie Christie, et plus récemment de Still Alice, où Julian Moore incarnait une linguiste qui peu à peu perdait ses mots. Et bien sûr du magnifique Se souvenir des belles choses, première réalisation de Zabou Breitman, où c’était Isabelle Carré, pourtant jeunette, qui était emportée par la maladie. Mais au chapitre des émotions et pour rester dans le cadre du cinéma, personne ne nous a jamais tant émus qu’Annie Girardot dans le civil au soir de sa vie… Elle ne se souvenait plus qu’elle avait été comédienne !

Dans Floride, le registre est un peu différent. Les aspects purement médicaux de la maladie n’intéressent pas vraiment le cinéaste, qui met davantage en lumière la relation père-fille et les regrets que génère une vie qui peu à peu s’éloigne. Plutôt que d’établir un dossier pédagogique, Philippe Le Guay préfère nous balader entre des sentiments divers, des émotions contraires. Voire introduire un peu de fantaisie dans sa construction dramatique. Le mélange des genres tient de l’horlogerie et nous rions au final sans doute autant que nous avons la gorge serrée. La plus belle scène est à cet égard celle où notre homme arrive avec armes et bagages dans la Floride de ses rêves et qu’il nous faut un certain temps pour réaliser que tout cela est dans sa tête. Du grand art.

Je tire mon chapeau aux producteurs de ce long métrage et à Philippe Le Guay, le réalisateur, qu'une séance dans un multiplexe Pathé, m'ont fait trouvé courageux. Oser proposer un film sur le vieillissement, la dégénérescence dans un contexte où tout le monde veut du ...

Voilà un thème assez tabou en général, et particulièrement au cinéma, qui est merveilleusement bien traité ici : la démence sénile. Mais il n'y a aucun jugement, même quand Claude est pénible. Non, il n'y a que de l'Amour, de la compréhension de l'empathie, dans les ...

J'ai vu "FLORIDE" et je n'ai pas pu m'empêcher d'apprécier ce film. Il s'agit, me semble-t-il, d'une ode poétique à la nécessité d'oublier,et non de regarder la maladie d'Alzheimer dans ses effets dévastateurs sur l'entourage, réservons notre diagnostic, car il n'est pas ...