FALLING LEAVES

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La famille est bourgeoise, l’intérieur en témoigne, mais la fille aînée ne devrait pas passer l’automne, pour cause de tuberculose. « Quand la dernière feuille sera tombée », a même prédit le médecin de famille. Il faudrait un miracle pour la sauver, que la petite soeur va susciter. 

En prise de vue frontale, Alice Guy représente le petit théâtre de la tragédie familiale.  Nous sommes dans le plan-séquence malgré lui, et les acteurs s’autorisent encore des regards caméra. Le public est là, même si l’on ne sait pas encore trop où. La petite fille joue avec du naturel déjà, quand les adultes posent et composent. 

Le film est empreint d’une bienheureuse poésie, témoigne cette enfant qui raccroche les feuilles aux arbres avec de la ficelle. Il joue déjà avec les caches quand la mère console la fille allongée et que, masqué par le dos de la malade, le médecin ausculteur surgit avec sa mauvaise nouvelle. 

La réalisatrice qui met en place son décor et ses acteurs induit une douceur de carte postale. Au préalable, elle aura tourné une scène où le beau savant vient d’inventer le sérum contre la maladie, manière de prévenir que tout finira bien. La même année, à l’Institut Pasteur en France, Calmette et Guérin testent les premiers vaccins (BCG). L’amour a vaincu la maladie. 

Premier métrage d'Alice Guy que je découvre, et ça part franchement bien. Ce qui m'a vraiment marqué c'est l'utilisation des intertitres. J'ai très peu de références en cinéma muet (mon compte est assez transparent sur le sujet) mais j'ai trouvé que c'était assez différent ...