ENVOL

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« J’ai jamais vu des pompes funèbres aussi mortes ! » lâche un personnage dans une scène d’Envol. De fait, la société des frères Castelli traverse une période des plus calmes : pas de défunt à embaumer ni de cérémonie funéraire à organiser. Les dettes s’accumulent mais le chef de la petite entreprise refuse de se résigner à mettre la clef sous la porte.

Faire rire au milieu de cercueils, tel est le pari de cette comédie tournée sous le soleil du Midi par Frédéric Cerulli, à qui on doit Le Thanato avec Chantal Lauby et Gérard Meylan, sorti en 2011. Les relations familiales tiennent une place de choix dans ce nouveau scénario, écrit par le réalisateur,  où se faufile l’émotion.

Face à Pierre Santini et Marc F. Duret, portant à bout de bras leur société subclaquante, Pascal Légitimus interprète un huissier qui réserve plus d’une surprise. Quant à Andrea Ferreol, elle campe une veuve qui plonge inopinément et à tout bout de champ dans des micro siestes…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JOYEUSES FUNÉRAILLES (Alors que se prépare une cérémonie funéraire, mésaventures et catastrophes en série s'abattent sur une famille qui se déchire) ou encore GRAND FROID (Les personnages principaux travaillent également dans une entreprise de pompes funèbres).

L’idée du film est née après le décès d’un des amis de Frédéric Cerulli, à qui est dédié Envol. Le réalisateur a présenté la famille du défunt à Jean-Luc Duvauchelle, propriétaire d’une société de pompes funèbres située à Mandelieu, qu’il avait déjà rencontré pour son précédent long métrage, Le Thanato. Devant la façade de l’établissement,  l’inspiration lui est venue de manière fulgurante. « Quand j’ai quitté les lieux, raconte le metteur en scène,  je me suis retrouvé chez moi à écrire pendant trois semaines sans m’arrêter. »

Le tournage d’Envol n’a pas été un long fleuve tranquille. Si Frédéric Cerulli a eu le plaisir de pouvoir tourner la totalité des plans sur la Côte d’Azur, sa région natale, la pandémie n’a pas facilité les choses. Après seulement cinq jours de prise de vues en mars 2020, il a fallu ranger la caméra en raison de la crise sanitaire. L’équipe est revenue sur le plateau  des semaines plus tard. Mais à quelque chose malheur est bon : le temps de cette interruption, le casting s’est étoffé. Andréa Ferréol, Bruno Putzulu, Emma Colbert et  Pascal Légitimus, qui ne faisaient pas partie de l’aventure initiale, ont alors rejoint les autres comédiens. « Il s’est produit des conjonctions incroyables, explique Frédéric Cerulli. Par exemple, Pascal Légitimus est le beau-fils de Pierre Santini et je ne le savais pas »

Les prises de vues se sont déroulées dans les locaux de véritables pompes funèbres. Ce qui a valu une étrange mésaventure au comédien Marc Duret, qui s’est un jour trompé de salle : au lieu d’être face à Henri Concas, qui campe le défunt M. McKenzi, il s’est retrouvé en présence d’un vrai mort. « En quittant la pièce, confie-t-il,  je me suis surpris à lui dire : « je vous prie de m’excuser ». Henri Concas, pour sa part, qualifie son personnage d’hymne à l’un de ses héros, Bernardo, l’acolyte de Zorro,  « qui a fait toute sa carrière sans parler ! Je ne me suis jamais senti aussi vivant que sur ce film. J’avais les yeux fermés et j’étais proche de tous ces comédiens talentueux ! »