EN ÉQUILIBRE

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Depuis Les Cachetonneurs, son premier long métrage puis avec des oeuvres comme La Tourneuse de page ou Demain dès l'aube, Denis Dercourt n’a cessé de montrer son intérêt pour la musique et les instrumentistes dans ses scénarios. Pas très étonnant quand on sait que le metteur en scène, fils d’une prof de piano a lui-même joué de l’alto dans un orchestre. 

En Equilibre ne fait pas exception. Cécile de France y interprète une pianiste qui a renoncé à sa carrière pour se reconvertir dans les assurances. Face à elle Albert Dupontel campe un  dresseur de chevaux et cascadeur devenu paraplégique après un accident sur un tournage. Et la rencontre entre ces deux personnalités aussi tenaces que sensibles promet tout sauf de l’eau tiède.

Inspiré d’une histoire vraie relatée par Bernard Sachsé dans son récit « Sur mes quatre jambes », le film n’hésite pas à tracer son chemin propre en créant, par exemple, le personnage de Cécile de France. Pour autant, Bernard Sachsé est resté présent durant toute la durée des prises de vues en tant que conseiller équestre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AALTRA (Deux hommes en fauteuil roulant entreprennent de réaliser un projet commun : se rendre en Finlande pour y faire valoir leurs droits.) ou encore DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRÊTÉ (Un personnage décide de se remettre au piano alors qu'il l'avait délaissé pendant des années).

Le personnage de Marc restera sans doute un rôle marquant pour Albert Dupontel. Pourtant quand Denis Dercourt lui a proposé le scénario l’acteur se trouvait à un moment de sa carrière où il n’avait plus envie de jouer. Mais le drame du personnage a fait écho avec le vécu du comédien qui, lorsqu’il avait 25 ans, a failli rester handicapé à la suite d’une maladie. La colère que porte Marc est aussi un sentiment que Dupontel comprend parfaitement et qui lui a donné envie d’interpréter cet homme déterminé à ne pas renoncer à sa passion. L’acteur a exécuté lui-même toutes les cascades. Plusieurs mois de préparation lui ont permis d’assurer aussi bien les figures de voltige sur la plage que les séances de dressage.

Cecile de France de son côté n’avait jamais fait de piano avant d’accepter d’incarner Florence. Mais au bout de cinq mois de répétition, elle avait acquis une technique qui a impressionné le réalisateur. L’étude d’exécution transcendante de Liszt qu’elle joue dans le film, est une des pièces les plus difficiles du répertoire, précise Denis Dercourt. Lors de la scène de l’audition, le réalisateur a pris le parti de ne pas couper pendant les prises, si bien que l’interprète allait chaque fois à jusqu’au bout du morceau. Un bel exploit pour une comédienne qui avoue ne pas avoir « l’oreille musicale ».

Le personnage interprété par Cécile de France s’est d’ailleurs étoffé lors des prises de vues. Denis Dercourt n’hésite pas à en effet à enrichir son histoire en permanence, quitte à s’éloigner par moments de son scénario.  De plus, il a confié que sur le plateau il a fait en sorte de maintenir une certaine pression pour qu’elle se ressente à l’écran. Sa crainte était que le récit s’installe dans quelque chose de confortable voire dans la mièvrerie. Notons enfin que lors du tournage le réalisateur a invité ses collaborateurs à regarder Le retour (Coming Home) de Hal Ashby avec Jane Fonda et John Voight, une oeuvre forte qui met en scène un personnage devenu paraplégique en combattant au Viet-Nam.

Je suis allée voir "En équilibre" et j'avoue avoir passé un magnifique moment. Pourquoi ? Puisqu'il s'agit de l'éternelle et redondante thématique du dépassement de soi, de ce que l'on est vraiment, ce à quoi on renonce parce qu'on n'a pas été reçu(e) à un concours, ...

(...) Denis Dercourt (La Tourneuse de Pages), le réalisateur du film, baigne dès son plus jeune âge dans l’univers de la musique et dans celui du cinéma. Sa mise en scène est imprégnée de la musique, à la fois sobre et douce. Une impression de suivre une partition à ...

Un cheval, un handicapé et une assurance. Balancé comme ça, En Équilibre ne parait pas le film le plus foufou de la Terre. Et bien... c'est exact. Mais on prend du plaisir devant ce film français, aux moyens bien français (c'est à dire peu) avec des tripes et de l'honnêteté. ...