DUNE

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Dans un avenir lointain, en 10191, Paul Atréides a le destin de son peuple entre les mains. Ce jeune fils de duc, qui a des dons très particuliers, doit se rendre sur la planète la plus dangereuse de l’univers – Arrakis, connue aussi sous le nom de Dune- où l’on retrouve l’Epice, précieuse ressource aux vertus multiples et que tous convoitent avidement. Ainsi débute Dune, le film de Denis Villeneuve, premier volet d’un diptyque adapté de l’œuvre écrite en 1965 par Frank Herbert. 

Réputé inadaptable cette saga aux multiples ramifications trouve ici sa véritable première adaptation, si l’on excepte celle de David Lynch en accord avec ce dernier qui désavoua son propre film après sa sortie. Denis Villeneuve, admirateur du livre depuis l’adolescence s’est entouré de deux scénariostes pour mener à bien ce travail à haut risque : Eric Roth (Forrest Gump, Munich, The Insider) et Jon Spaints (Doctor Strange). 

Ensemble ils ont réussi à écrire la préfiguration d’un « blockbuster d’auteur », un film à grand spectacle et ambitieux et qui porte assurément la signature esthétique de son réalisateur. Certaines images de Dune font ainsi inévitablement penser à des plans de Arrival, Sicario, Blade Runner 2049 ou bien encore Incendies.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE TEMPS RETROUVÉ (En parvenant à adapter un volume de A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU de Marcel Proust, le cinéaste chilien Raoul Ruiz a réalisé un exploit cinématographique comparable à celui de Denis Villeneuve avec l'adaptation de DUNE à l'écran) ou encore SEUL SUR MARS (Dans ce film réalisé par Ridley Scott, Matt Damon part, comme les protagonistes de DUNE à la conquête d'une planète désertique, inconnue et dangereuse).

Difficile après avoir vu la version de Denis Villeneuve de ne pas rappeler le projet développé en son temps par Alejandro Jodorowsky et qui ne vit jamais le jour en raison de sa démesure excentrique. Moebius, H.R Giger, Orson Welles, Mick Jagger, Dali, Amanda Lear et Pink Floyd furent notamment contactés par le cinéaste. Seul resta un scénario monstre dans lequel puisèrent nombre de scénaristes de films de science-fiction. D’une certaine manière, Villeneuve a pris le contrepied de ce projet fantasque. 

On peut également rappeler l’existence d’une mini-série télévisée de trois épisodes, réalisée en 2000 par John Harrison, avec William Hurt dans le rôle du duc Leto Atréides et qui sera prolongée par une suite trois ans plus tard. Les fans de la saga n’ont guère été convaincus par cette tentative télévisuelle. Il leur a donc fallu attendre Denis Villeneuve pour sembler satisfaits de cette adaptation très maîtrisée et dont le second volet était conditionné par le succès du premier. 

Moins clinquant que celui envisagé par Jodorowsky en son temps, le casting élaboré par Villeneuve relève d’un subtil équilibre entre valeurs montantes et confirmées du moment. Avec en tête la nouvelle coqueluche hollywoodienne en la personne de Thimothée Chalamet dans le rôle de Paul Atréides, tandis que Charlotte Rampling en révérende-mère incarne la maturité à la perfection. Au même titre que Javier Bardem ou Oscar Isaac.

S’il faut le voir pour le croire, alors nous croyons rapidement : en une poignée de scènes seulement, Dune flatte la rétine par ce visuel duquel germe une floraison de lumière et de clair-obscur, imprime notre imaginaire par une poésie aux effets au long court et remue nos ...

Je fais des rêves. Sur une fille d'Arrakis. J'ignore ce que ça signifie. Les rêves font de belles histoires. Ce qui compte c'est quand on est éveillé. Dis donc, tu as pris du muscle. Ah oui ? Non. Avec Dune, je démarre quasiment sur une page blanche. ...

L’excitation à l’accueil d’un blockbuster est désormais surtout celle des retrouvailles avec une franchise connue. Voir débarquer sur nos écrans une nouvelle proposition ambitieuse est devenu un luxe rare, teinté de l’inquiétude à savoir si les promesses d’innovation ...