DRONE

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C’est fou comme certains objets peuvent prendre en peu de temps autant de place dans nos vies, alors que nous ne savions rien de leur existence il y a peu encore. Ainsi avant Kevin, Tatie Clara ignorait tout des avantages du radiateur, se contentant de Charlotte sa bouillotte. Allez lui dire maintenant de l’abandonner…

C’est la même chose pour les drones : ces machines volantes dotées de cameras sont devenues indispensables à bien des égards : dans l’armée évidemment, la surveillance, bientôt dans la livraison de colis et peut-être même nous dit-on dans les transports… Le cinéma ne pouvait que s’emparer de ce phénomène de société : le drone est aujourd’hui utilisé en tant qu’outil de mise en scène, permettant parfois d’incroyables plans aériens mais il est aussi un resort dramatique passionnant.

C’est le cas du fort justement nommé Drone qui va suivre : l’histoire d’un homme pilotant de main de maître ces machines militaires, jusqu’au jour où un proche de victimes collatérales pakistanaises decide de se venger de lui…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GOOD KILL (Pilote de drones, ça ressemble à un métier calme : assis sur son fauteuil, on observe et on frappe à distance le moment venu... Ethan Hawke et Sean Bean vont découvrir qu'il peut aussi en être autrement...) ou encore ENNEMI D'ETAT (Un des films pionniers de la dénonciation du tout-surveillance et un autre plus récent sur ces outils censés protéger le monde libre à distance... Deux époques, un même danger...).

Derrière les lunettes du personage de Neil Wistin, vous aurez sans doute reconnu le regard perçant de Sean Bean. Rien à voir avec le “mister” du même nom popularisé par Rowan Atkinson ! Sean Bean est un solide acteur britannique dont la carrure s’est illustrée au fil des années dans des films comme Goldeneye, Le seigneur des anneaux, (où il incarnait le tragique souverain Boromir), mais aussi Troie ou Benjamin gates. Les amateurs de série le connaissent également pour son interpretation de Ned Stark dans la première saison de  Game of thrones…

Avec Drone, Sean Bean joue une victime par ricochet des effets dévastateurs de ces machines, inventées pour surveiller ou frapper à distance. Ce n’est pas le première fois que le cinema s’empare du dossier des périls des nouvelles technologies. Le mythe de la création humaine dépassant au sens négatif du terme les espoirs les plus fous de ses concepteurs a donné matière à des films intéressants. Terminator imaginait comment une intelligence informatique déclenchait une guerre nucléaire pour supplanter l’homme. 2001 l’odyssée de l’espace creusait cette veine plusieurs décennies auparavant, mettant en scène un ordinateur supposé protéger les astronautes d’un vaisseau spatial mais se transformant en fait en tueur impitoyable.

Dans le domaine de la surveillance invisible mais bien présente, Ennemi d’état avec Will Smith et Gene Hackman montrait comment une banale loi de télécommunication pouvait muter en vaste réseau d’espionnage via les satellites. La saga James Bond a bien entendu utilisé ce resort, notamment dans Demain ne meurt jamais où 007 affrontait le méchant patron d’un empire médiatique.  Et quitte à évoquer le drone au cinéma, signalons également les films Sleep dealer et surtout Good kill en 2014 dans lequel Ethan Hawke jouait un pilote de chasse reconverti, dirigeant les frappes aériennes à distance contre les talibans, jusqu’au jour où la question de l’efficacité de sa mission venait à son tour pilonner sa conscience…