DÉLIVRANCE

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Au début des années 70, l’Amérique ne sait plus trop où elle en est. D’un côté les dernières utopies hippies de l’autre le cauchemar de la guerre du Vietnam. Déstabilisé par la désertion de leurs films par un public préférant aller voir des oeuvres indépendantes plus en phase avec ses aspirations, les studios hollywoodiens tentent de prendre le train en marche. Par exemple en achetant les droits de Délivrance, roman sur le marasme de l’époque.

Originellement prévu pour Roman Polanski, puis pour Sam Peckinpah, le projet aboutit entre les mains de John Boorman. Le réalisateur anglais trouve dans le livre de John Dickey, un vétéran de la seconde guerre mondiale et de la guerre de Corée, de quoi appuyer sa vision d’une Amérique violente et en pertes de repères, mise en place avec Le point de non retour et Duel dans le pacifique.

Avec succès : la virée, tournant à la descente aux enfers, dans la nature profonde de quatre citadins restera longtemps pour le public un des films les plus traumatisants sur les fondations profondes du pays.

 
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Sans l’intervention de Lee Marvin, Délivrance n’aurait sans doute jamais eu le même impact. John Boorman voulait poursuivre sa collaboration avec l’acteur, avec qui il avait tourné Le point de Non-Retour et Duel dans le Pacifique. Il voulait lui confier le rôle d’Ed tandis que Marlon Brando aurait tenu celui de Lewis. Après avoir lu le scénario, Marvin lui conseilla de prendre des acteurs plus jeunes et moins identifiés par le public. C’est ainsi que Jon Voight et Burt Reynolds furent embauchés.

Pour un tournage cuisant : ne croyant que moyennement au potentiel du film, la Warner en a réduit au maximum les coûts de production. Les comédiens ont du faire eux-mêmes les cascades. Voight s’en tirera avec une épaule luxée en escaladant une falaise tandis que Reynolds se fractura le coccyx dans la scène de canoé dans les rapides. Sans compter qu’aucun des quatre comédiens principaux ne savait pagayer sauf Ned Beatty. Lui, qui se sera engueulé quasiment tous les jours avec John Dickey l’auteur du roman de départ, lourdement présent sur le tournage, restera très marqué par la scène de viol par les autochtones, dont le réalisme doit beaucoup au fait d’avoir été joué par d’authentiques hillbillies. Jusqu’à Billy Redden, le gamin retardé qui joue du banjo.

Enfin, presque, puisqu’incapable de simuler le jeu, il fut en fait doublé par un musicien professionnel qui passait ses bras dans la manche de Redden. Si cette séquence fut pour beaucoup dans le succès de Délivrance, elle coûta énormément à la Warner : le morceau Duelling banjos plagiait un autre morceau joué dans les années 50 par un certain Arthur Smith qui porta plainte et gagna son procès. Comme quoi, il n’y a pas que dans le film que la musique n’adoucit pas les mœurs.

Quatre garçons dans le vent s'en vont pagayer sur une rivière et jouer aux trappeurs chevronnés. Armés d'arcs, ils chassent, campent et bivouaquent. Lors d'une énième sortie sur la rivière, l'un des deux canots accoste sur un rivage que l'on peut qualifier d'inhospitalier. ...

Voilà le genre de film pour lequel je suis incapable de formuler un avis autre que les impressions et sentiments qu'il laisse après l'avoir vu. Je me souviens l'avoir fait regarder à mon frère et à ma soeur il y a quelques années. Ils avaient une vingtaine d'années et ne ...

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