DE BAS ÉTAGE

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Mehdi perce des coffres à Aubervilliers. Il vit de crimes et délits mais ça ne paie plus. Entre ses potes qui se dégonflent et des partenaires incapables, sa vie se résume beaucoup à son fils, dont la mère ne veut plus entendre parler de lui. 

Il la surveille de loin, tente de la reconquérir, veut récupérer sa place dans la famille et lui demande de réemménager avec lui. De bas étage, c’est comme si le Drive de Nicolas Winding Refn s’enterrait en banlieue parisienne et que le héros rendait tout toxique autour de lui. 

Premier film de Yassine Qnia, De bas étage est fort du charisme de Soufiane Guerrab, son acteur principal. Ce film noir et sociologique, ce polar des classes populaires, est surtout une convaincante étude de personnage dans laquelle on ne saurait trop vous conseiller de plonger.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DRIVE (DE BAS ETAGE semble subvertir certains codes de DRIVE, polar de Nicolas Winding Refn.) ou encore MON LEGIONNAIRE (Comme DE BAS ETAGE, MON LEGIONNAIRE a été sélectionné à La Semaine de la Critique en 2021.).

De bas étage a été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs lors du si spécial Festival de Cannes 2021, retrouvailles du public avec le plus grand festival du monde. Largement repéré et couvert par la presse, le film, distribué par Le Pacte, n’a pas mobilisé les foules – probablement parce que la mise en place du pass sanitaire a beaucoup fait reculer la fréquentation lors de sa sortie (le film est arrivé sur les écrans le 4 août). Pourtant de Voici à Télérama, de Télé2Semaines à Cinemateaser, des Échos à Elle, les critiques étaient excellentes. On souligne un « film pudique et sans artifice » (Elle), on encense son « incomparable odeur de réalité » (Les Échos) et on souligne « une peinture inédite de la banlieue » (Télérama). 

Le parcours de Yassine Qnia, qui a passé sa jeunesse à Aubervilliers, vers le cinéma est atypique. Dans les notes de production du film, il explique être « géomètre-topographe. J’ai commencé à travailler sur les chantiers de construction à dix-huit ans, mon brevet de technicien en poche. J’ai eu vite la sensation de m’être fait voler une partie de ma jeunesse. Pour rester en contact avec mes amis d’enfance, j’ai participé avec eux à un atelier cinéma de l’OMJA, l’Office municipal de la jeunesse d’Aubervilliers. Là, un ciné-club nous était proposé, animé par des professionnels du cinéma, parmi lesquels des cinéastes. Ce fut une ouverture pour moi. J’ai ainsi pu découvrir des films qui m’ont animé et m’ont donné envie d’essayer de faire du cinéma à mon tour de manière autodidacte. » Lauréat 2019 de la Fondation Gan pour le Cinéma, il réalise De bas étage, non sans avoir auparavant produit le court-métrage de Maximilian Badier-Rosenthal, Ông ngoai (Grand-Père), au sein de sa société Nouvelle Toile.

L’acteur français d’origine algérienne Soufiane Guerrab est connu mondialement pour être le plus perspicace des flics qui courent après le personnage d’Omar Sy dans la série Netflix à succès Lupin. En France, on l’a vu dans les séries Les Beaux mecs, Tunnel, Braquo, Dix pour cent, et au cinéma dans un rôle secondaire dans Dheepan de Jacques Audiard – Palme d’or –, Nous trois ou rien de Kheiron mais surtout les deux films coréalisés par Grand Corps Malade et Medhi Idir, Patients en 2017 et La Vie scolaire en 2019. En 2018, il lance son festival à Rosny-sous-Bois, « Tapis bleu » pour « redonner envie de rêver » aux jeunes du quartier, dit-il au Parisien. « J'ai voulu créer un déclic chez eux, leur redonner confiance. Aujourd'hui, les jeunes de quartier de 13 ou 14 ans vont vous dire que c'est déjà fini pour eux. Ils sont fatalistes. Moi, j'ai eu de la chance pour faire ce métier. Ils peuvent l'avoir aussi ! »