DANCER

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C’est l’histoire vraie d’un môme qui sautille au fin fond de l’Ukraine et deviendra un jour une brûlante étoile sur les grandes scènes du monde.

« Dancer » est un documentaire sur le danseur étoile Serguei Polunin qui du point de vue des amateurs de ballet est un des talents les plus singuliers de la danse contemporaine. Réalisé par l’américain Steven Cantor le film, millésimé 2016, évoque la jeunesse et les années d’apprentissage d’un apollon des parquets qui s’exilera à l’ouest pour assouvir son génie chorégraphique.

 Et maintenant travaillons notre grand écart.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BILLY ELLIOT (2000) DE STEPHEN DALDRY (Superbe évocation du talent précoce de danseur d'un enfant dans une famille prolétaire qui ne comprend pas sa passion.) ou encore SOLEIL DE NUIT (1985) DE TAYLOR HACKFORD (Opposition de style et thriller politique (et de propagande) pour ce film où le tap danser Gregory Hines est réfugié politique en URSS et Baryshnikov un transfuge du rideau de fer.).

Plus jeune danseur étoile (il avait 20 ans) du Royal Ballet de Londres, bad boy tatoué, cygne noir, artiste hyper expressif, Serguei Polunin est à la fois le produit de l’école de l’est, implacable et classique, et une figure presque punk de la danse contemporaine. Une vraie fusion entre deux cultures traditionnelles et populaires qui lui ont imprimé toute sa modernité. C’est aussi parce qu’il a voulu renoncer à la danse par gout pour la musique populaire et les sirènes du show business qu’il est revenu finalement à son art, une vraie fable contemporaine.

En 2017, pourtant, il côtoie Johnny Depp, et Michelle Pfeiffer dans une nouvelle version du « Crime de l’orient express » de et avec Kenneth Brannagh. Ce qui nous rappelle bien sûr le destin fabuleux de son illustre prédécesseur Mikhaïl Barychnikov qui fit aussi une carrière d’acteur à Hollywood dans les années 80. Serguei Polunin n’a pas voulu voir « Dancer » qui lui est donc consacré parce qu’il n’aime pas se regarder danser, ce qui est la coquetterie absolue pour une étoile. Et sans doute aussi parce qu’il avait peur des imperfections, ce qui est la hantise des artistes de haut niveau.

Steven Cantor le cinéaste a utilisé une iconographie riche et des documents familiaux pour retracer la longue et difficile route de cet homme-oiseau. Il a été aidé par le témoignage du danseur et chorégraphe Jade Hale-Christofi qu’on voit dans le film. Le côté à la fois sauvage et raffiné de Serguei Polunin est mis en valeur dans cette œuvre d’un documentariste qui est déjà allé chercher d’autres artistes de la musique du corps et de l’émotion pour les comprendre et les filmer. Il a tourné notamment un film sur le boxeur Myke Tyson en 2015, intitulé « Chasing Tyson », et en 2006 « Loud quiet loud », un rockumentaire comme on dit sur les Pixies. Des guitares, des uppercuts, des entrechats, ou comment prendre la vie à bras le corps.

Le documentaire commence sur une musique rock et nous montre Serguei Polunin se préparant à monter sur scène. On le voit ensuite prendre des photos avec des fans et signer des autographes. Les premières images que l’on voit du danseur vedette tendent à le faire passer pour ...