COUP DE TÊTE

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Dans le rôle de ce jeune provincial en colère, Patrick Dewaere met toute sa fougue et sa malice sous la direction de Jean-Jacques Annaud, qui venait d’avoir l’Oscar du film étranger pour La Victoire en chantant et réalisera plus tard La Guerre du feu et Deux frères. Le cinéaste, qui a coécrit le scénario de cette comédie avec Francis Veber, auteur entre autres de L’Emmerdeur, dépeint l’univers des petits clubs de foot régionaux et dénonce les magouilles du milieu sportif.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 3 ZÉROS (Une comédie avec le monde du football en toile de fond.) ou encore UN DERANGEMENT CONSIDÉRABLE (Là aussi le héros, interprété par Jalil Lespert, travaille en usine tout en jouant au foot dans un club local).

Très pro, Patrick Dewaere s’est donc préparé sous la direction de Guy Roux. L’entraîneur d’Auxerre se souvient de lui comme « un super gamin vraiment touchant ». « Je lui demandais de s’appliquer, raconte-t-il, et il se laissait commander. J'avais demandé à mes joueurs de l'inviter et tous les soirs, il allait chez l'un d'entre eux. Il a été très heureux des 15 jours passés chez nous. »

Jean-Jacques Annaud aussi a minutieusement préparé son scénario et son tournage. Pendant six mois, il a suivi des rencontres entre des petits clubs dans diverses villes et consacré d’innombrables soirées à observer les beuveries de supporters, notant sur des centaines de fiches les détails et anecdotes qui donnent au film sa justesse. Il a vu dans les vestiaires des stades des dirigeants déchirer en deux des billets de banque pour encourager les joueurs à gagner et récupérer ainsi l’autre moitié. Il a également entendu la phrase "J'entretiens 11 imbéciles pour que les 800 autres se tiennent tranquilles" devenue une réplique de Sivardière, le patron de l’usine et du club de foot. Ce personnage a d’ailleurs valu à son interprète, Jean Bouise, un César du meilleur acteur dans un second rôle. Malgré ses qualités, à sa sortie, Coup de tête a souffert d’un double malentendu et a eu du mal à trouver son public : ceux qui aimaient le football ne voulaient pas aller le voir croyant qu’il s’agissait d’une charge contre le sport et ceux qui n’aimaient pas le ballon rond le boudaient pensant que c’était un film de foot…

N’importe quel film avec Patrick Dewaere porte un éclat particulier : du polar crépusculaire Série Noire aux Valseuses, tout ne semble tourner qu’autour de lui. Aussi, le voir dans un film de Jean Jacques Annaud (son seul bon film, selon certaines mauvaises langues, Thoret ...

Ce film montre une énorme prestation de Dewaere; pour moi parmi les meilleures de l'histoire du cinéma français, voire du cinéma tout court. Sa rébellion, ou devrais-je dire résistance mentale crescendo, est d'autant plus éblouissante et salutaire qu'elle est fort bien amenée ...

Trincamp. Son usine. Son club de foot. Son bar des sports. Ses autochtones. C'est dans ce petit coin de France loin de tout. Ces petits coins de province qui sentent bon les vieilles familles de notables, le kirsch d'après repas et les médisances de salon de thé. Dans ce microcosme ...